Le Parisien avec AFP, 19 Mai 2021, image: AP
Les Etats-Unis ont accusé mardi le président turc d’avoir tenu des propos jugés « antisémites » envers le peuple juif, en plein conflit au Proche-Orient. La Turquie a répondu ce mercredi qu’il s’agissait de « mensonge ».
Nouvelle passe d’armes entre Washington et Ankara en plein conflit au Proche-Orient. Les accusations des Etats-Unis, selon lesquelles le président turc, Recep Tayyip Erdogan, aurait tenu des propos jugés « antisémites » après les frappes d’Israël dans la bande de Gaza, ont été qualifiées ce mercredi de « mensonge » par la Turquie. « Accuser notre président d’antisémitisme procède d’une approche illogique et fausse. C’est un mensonge proféré contre notre président », a écrit sur le réseau social Twitter, Omer Celik, porte-parole de l’AKP, parti islamo-conservateur au pouvoir dans le pays.
Les Etats-Unis ont en effet dénoncé mardi les propos du chef de l’Etat turc qu’ils jugent « antisémites », appelant ainsi à éviter des « remarques incendiaires qui pourraient inciter à encore plus de violence » au Proche-Orient, selon un porte-parole de la diplomatie américaine. « Les Etats-Unis condamnent fermement les récents propos antisémites du président Erdogan à l’égard du peuple juif », a déclaré Ned Price, du département d’Etat, dans un communiqué.
Recep Tayyip Erdogan, qui s’est érigé en défenseur de la cause des Palestiniens, a critiqué lundi Israël pour ses frappes menées dans l’enclave palestinienne de Gaza. Dans une violente tirade, il a dénoncé des « meurtriers » qui « tuent des enfants âgés de cinq ou six ans », estimant qu’« il n’y a que sucer le sang qui les assouvit ».
Le président turc a accusé les Israéliens de « terrorisme » envers les Palestiniens et a récemment estimé que « c’est dans leur nature ». Il s’en est également pris à son homologue américain, Joe Biden, à qui il a lancé : « Vous écrivez l’Histoire avec des mains ensanglantées. »
Soutien américain à Israël
Le conflit entre Israël et le Hamas dure depuis plus d’une semaine. Les deux camps s’affrontent par tirs de roquettes interposés. Selon des sources diplomatiques, les Etats-Unis se sont d’ailleurs opposés à plusieurs reprises à l’adoption d’une simple déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la situation sur place.
Face aux violences entre Israéliens et Palestiniens, Joe Biden a maintenu le soutien traditionnel des Etats-Unis au droit de l’Etat hébreu « à se défendre ». D’emblée tendues, les relations entre la nouvelle administration américaine et la Turquie risquent de prendre un nouveau coup. Les deux présidents doivent toutefois se rencontrer en marge d’un sommet de l’Otan à Bruxelles en juin.
Le début de conflit à Gaza remonte au 10 mai lorsque le mouvement palestinien Hamas a lancé un barrage de roquettes sur l’Etat hébreu. Cela faisait suite à des heurts survenus à Jérusalem-Est entre la police israélienne et des manifestants palestiniens. Plusieurs centaines d’entre eux ont d’ailleurs été blessés au cours de cet affrontement. A l’origine des manifestations : la menace d’expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.