Aguila Saleh, le chef du Parlement libyen, était ce mercredi 13 décembre en Turquie, où il a été reçu par le président Recep Tayyip Erdogan. Cette visite marque une nouvelle étape dans les efforts de réconciliation entre Ankara et les autorités politiques de l’est de la Libye, un pays divisé entre deux gouvernements rivaux. La Turquie, qui tente même de déployer des efforts de médiation, s’efforce de préserver ses nombreux intérêts en Libye.
La Turquie poursuit son rapprochement avec les autorités politiques de l’est de la Libye. Le mois dernier, le vice-ministre turc des Affaires étrangères était à Benghazi pour discuter de la réouverture du consulat turc sur place. En juillet, c’est l’ambassadeur de Turquie en Libye qui s’affichait aux côtés de Khalifa Haftar, homme fort de l’est du pays, chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), qu’Ankara refuse officiellement de reconnaître.
L’an dernier, en août, Aguila Saleh s’était déjà rendu à Ankara pour des contacts de haut niveau. Le chef du Parlement libyen, basé dans l’est du pays, est pourtant connu pour son opposition à deux accords que la Turquie juge essentiels : celui qui autorise la présence de militaires turcs en Libye et un accord de délimitation maritime, tous deux signés en 2019 avec le gouvernement de Tripoli.
Tout en continuant de soutenir les autorités de Tripoli, reconnues par la communauté internationale, Ankara ne cesse de développer ses relations avec l’Est. Dans le cadre d’une éventuelle réconciliation inter-libyenne, dans un pays où elle dispose d’intérêts économiques et stratégiques majeurs, il s’agit désormais pour la Turquie de ne se mettre à dos aucune partie.