Trois suspects, interpellés après l’interception d’un convoi près de Montluçon (Allier), ont été mis en examen pour contrebande d’armes à feu «trafiquées» en provenance de Turquie et à destination de la banlieue parisienne, a annoncé mardi 30 janvier le parquet de Bordeaux.
Deux de ces personnes ont été interpellées sur l’autoroute A71 par le GIGN le 22 janvier lors d’un convoi remontant vers Paris, «l’un à bord d’un véhicule “ouvreur”, le second conducteur du véhicule “porteur”, transportant plusieurs armes de poing», a précisé le parquet. La troisième personne a été arrêtée en région parisienne.
Menées par les sections de recherches de la gendarmerie de Toulouse et Versailles, sous l’égide de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux, les investigations conduites entre l’Allier et le Val-d’Oise ont permis de saisir une cinquantaine d’armes à feu, des munitions et plusieurs milliers d’euros.
Quelque 120 gendarmes et policiers ont été mobilisés pour cette opération, dont les Groupes d’observation et de surveillance (GOS) d’Île-de-France et de Lyon, la section aérienne de gendarmerie de Lyon, les groupements de gendarmerie départementale de l’Allier et du Val d’Oise, ainsi que le commissariat de police de Sarcelles.
«Filière souterraine»
Les trois suspects, deux hommes et une femme âgés de 21 à 34 ans, de nationalité turque et française, ont été mis en examen pour acquisition, détention et cession d’armes et munitions, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits, et blanchiment en bande organisée. Ils ont été placés en détention provisoire.
Les armes saisies présentaient «des caractéristiques d’armes modifiées», ce qui suggère qu’elles pourraient provenir d’une «filière souterraine de modification et d’acheminement d’armes trafiquées», a précisé Frédérique Porterie, procureure de la République à Bordeaux, dans un communiqué. Elles étaient «destinées à alimenter les réseaux criminels des banlieues parisiennes», selon le parquet.
Les interpellations font suite à une première opération au cours de laquelle trois autres suspects avaient été interpellés par le GIGN lors d’une transaction d’armes en mars 2023 à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées. Quarante-quatre armes avaient alors été saisies.