« Le cas d’une femme qui a déposé plainte en 2020 contre son ex-mari et ses parents, qu’elle accuse de l’avoir mariée de force lorsqu’elle avait six ans, a suscité un tollé en Turquie. Et se retourne contre le gouvernement, accusé de mansuétude » rapporte 20 Minutes avec AFP du 11 décembre 2022.
« L’enfant a parlé, vous avez gardé le silence, mais nous ne nous tairons pas ! »… La tension a monté dans la nuit de samedi au parlement turc où des députés de l’opposition ont vivement protesté contre des ministres qu’ils accusent d’inaction à propos d’un cas d’abus sexuel sur mineur qui a provoqué un tollé dans le pays.
« Démission ! » ont scandé des députés de l’opposition tenant des pancartes à la main lorsque la ministre de la Famille Derya Yanik a pris la parole lors des débats sur le budget à l’assemblée turque. De nombreux députés ont aussi frappé sur leurs bancs et hué la ministre.
Une plainte qui date de 2020
Lorsque le ministre de l’Intérieur Suleyman Soylu a pris la parole, des élus ont lancé leurs pancartes en guise de protestation. Le cas d’une femme qui a déposé plainte contre son ex-mari et ses parents, qu’elle accuse de l’avoir mariée de force lorsqu’elle avait six ans, a suscité cette semaine un tollé en Turquie. Le père de cette femme est un influent leader d’une confrérie religieuse, dont l’ex-mari est également membre.
Aujourd’hui âgée de 24 ans et divorcée, la victime affirme avoir subi des abus sexuels depuis l’âge de six ans. La victime a déposé sa plainte en 2020 dans cette affaire où aucune interpellation n’a encore eu lieu.
Timur Soykan, le journaliste turc qui a révélé l’affaire en publiant des extraits de la déposition de la jeune femme, a été victime d’une campagne de lynchage sur les réseaux sociaux par des groupes conservateurs qui l’ont accusé « d’insulte à l’islam ».
Erdogan accusé de mansuétude
L’opposition turque reproche au gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan de mansuétude envers les confréries religieuses et de ne pas prendre les mesures nécessaires pour protéger les mineurs confiés à ces groupes par leurs parents.
« L’abus sexuel sur enfant et les violences envers les femmes est un sujet qui dépasse la politique. On ne peut tolérer que des victimes soient utilisées à des fins politiques », avait affirmé Derya Yanik.
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20 Minutes avec AFP, 11 décembre 2022, Photo/Stringer/Reuters