L’inflation a de nouveau accéléré sur un an en février en Turquie, à 67,1% contre 64,9% en janvier, selon les données officielles publiées lundi. Sur un mois, la hausse des prix à la consommation, alimentée par la dépréciation quasi continue de la livre turque, s’est établie à 4,5%. La hausse des prix concerne tout particulièrement les produits alimentaires (+71,1%), les transports (+78%), la santé (+81,25%), l’éducation (+91,8%) ainsi que l’hôtellerie et la restauration (+94,8%), selon l’institut statistique turc.
Quoiqu’élevés, les chiffres officiels sont contestés par les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l’inflation (Enag), qui estiment la hausse des prix à la consommation à 122% en glissement annuel.
Ramadan : synonyme de dépenses accrues pour les familles
Malgré les hausses régulières des salaires et des pensions de retraite, l’inflation demeure un sujet brûlant en Turquie à une semaine du début du mois du ramadan, souvent synonyme de dépenses accrues pour les familles. Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé dimanche que les politiques «anti-inflationnistes commenceront à se faire ressentir concrètement vers la fin de l’année».
Depuis la réélection en mai du président Erdogan, la nouvelle équipe à la tête de la Banque centrale et du ministère de l’Economie a fait remonter le taux directeur de 8,5 à 45% afin de tenter de réduire l’inflation. La Banque centrale turque a toutefois maintenu fin février son taux directeur à 45%, marquant la fin de son cycle de resserrement monétaire.