« Plusieurs associations et syndicats de journalistes ont dénoncé mardi un projet de loi pénalisant la «désinformation» comme une tentative de censure de la part du gouvernement turc, alors que le parlement devrait commencer mardi 4 octobre à examiner le texte » rapporte Le Figaro du 4 octobre 2022.
«Non à la loi de la censure», «La presse libre est une condition pour la démocratie» pouvait-on lire sur les pancartes tenues par quelques dizaines de journalistes portant des masques noirs pour protester contre le projet de loi et qui se sont rassemblés mardi devant le parlement turc à Ankara.
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«Si ce projet de loi passe tel quel, la liberté de presse et d’expression sera assiégée en Turquie», s’est alarmé Kemal Aktas, président des reporters du parlement lors la manifestation. Le texte prévoit de punir de un à trois ans de prison la «propagation d’informations trompeuses» et de priver de leur carte de presse les journalistes reconnus coupables de ce délit.
Déposé au parlement par les députés du parti au pouvoir (AKP) fin mai, le texte a été adopté en septembre par deux commissions parlementaires.
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L’opposition a vainement tenté de lui faire obstacle, mais avec une majorité de 334 sièges sur 581 au parlement pour l’AKP et ses alliés, le texte ne risque pas d’être rejeté.
À un an des élections présidentielles et législatives prévues en juin 2023, le chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan tente d’exercer plus de contrôle sur la presse et les réseaux sociaux, estiment des observateurs.
Des ONG dénoncent régulièrement l’érosion de la liberté de la presse en Turquie, qui pointe à la 149ème place sur 180 du classement 2022 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF).
Le Figaro, 4 octobre 2022