Turquie. La relaxe de trois policiers jugés pour l’homicide d’un avocat défendant les droits humains porte un coup très dur à la justice / AMNESTY INTERNATIONAL

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Amnesty International, le 17 juin 2024

En réaction au jugement rendu mercredi 12 juin relaxant trois policiers poursuivis pour « négligence coupable ayant entraîné la mort »  à la suite de l’homicide de  l’avocat et défenseur des droits humains de premier plan Tahir Elçi, la directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Europe, Dinushika Dissanayake, a déclaré :

« Presque neuf ans après que Tahir Elçi a été tué en pleine journée, le jugement d’aujourd’hui porte un coup très dur à sa famille et à l’ensemble de la communauté de défense des droits humains en Turquie.

« Il est amèrement ironique que la vie de Tahir Elçi ait été écourtée par la violence même qu’il appelait à cesser et que la justice pour son homicide ait été éludée en raison de l’impunité endémique qu’il a toujours combattue » , Dinushika Dissanayake, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Europe

« Cette décision accentue encore le manque de détermination abject des autorités pour mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, indépendante et impartiale sur sa mort, qui permet aux responsables d’échapper à la justice.

« Il est amèrement ironique que la vie de Tahir Elçi ait été écourtée par la violence même qu’il appelait à cesser et que la justice pour son homicide ait été éludée en raison de l’impunité endémique qu’il a toujours combattue. Le fait que les autorités n’aient pas amené les responsables présumés de sa mort à rendre des comptes est un coup dans le cœur de ses proches et une tache sur le système judiciaire de la Turquie. »

Complément d’information

Tahir Elçi était le président du barreau de Diyarbakır et œuvrait pour aider les victimes de violations des droits humains à obtenir justice, en militant pour la fin de la violence et le respect des droits du peuple kurde.

Il a été tué d’une balle dans la tête le 28 novembre 2015, peu après avoir fait une déclaration lors d’une conférence de presse dans la ville de Diyarbakır, et l’enquête sur les circonstances de sa mort a été entachée d’irrégularités.

Un rapport publié en 2019 par Forensic Architecture a conclu que Tahir Elçi avait très probablement été tué par l’un des trois policiers présents sur les lieux. Ce rapport et la vidéo qui l’accompagne sont disponibles  ici. Ce n’est qu’après l’enquête de cette organisation qu’un acte d’accusation visant trois policiers pour « négligence coupable ayant entraîné la mort » a été accepté, en mars 2020.

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