Le très attendu verdict est tombé jeudi 25 avril pour le procès de l’accident de train de Çorlu, en juillet 2018. Lors de l’un des plus meurtriers de l’histoire récente du pays, 25 personnes, dont 7 enfants, avaient perdu la vie dans cette ville de la région de Tekirdag, dans le nord-ouest de la Turquie. Plus de 300 autres avaient été blessées. La justice a condamné plusieurs des accusés à de lourdes peines de prison, dans une victoire pour les familles, qui estiment cependant que justice n’a pas encore été totalement rendue.
RFI, le 26 avril 2024, par Anne Andlauer
À l’annonce du verdict, les familles ont pleuré et se sont enlacées. Des pleurs de soulagement, après six années de procédure et une vingtaine d’audiences au tribunal de Tekirdag, dans l’ouest de la Turquie, en Thrace orientale.
Sur les 13 accusés, neuf reçoivent une peine de prison, dont la durée varie entre 8 et 17 ans et demi, en comptant les remises de peine. Les plus sévèrement punis sont d’anciens directeurs régionaux et d’anciens directeurs de la maintenance au sein de la société des chemins de fer turcs. Quatre d’entre eux, condamnés pour « homicide par négligence consciente », ont été incarcérés à l’issue de l’audience.
Une première en Turquie
C’est la première fois en Turquie que de hauts responsables publics sont condamnés à de si lourdes peines.
Les victimes et leurs avocats se disent satisfaits. Pendant des années, les officiels ont mis le déraillement mortel sur le compte du mauvais temps. Avec ce verdict, la justice affirme au contraire qu’il était surtout dû au mauvais entretien du réseau ferroviaire.
Pour les familles, cette victoire n’est toutefois qu’une première étape : elles continuent de réclamer l’ouverture d’un procès contre les dirigeants de la société des chemins de fer de l’époque, totalement épargnés jusqu’ici.