Turquie: un réquisitoire réclame quatre ans de prison contre le maire d’Istanbul
« En Turquie, un procureur a publié, mercredi 20 avril, un réquisitoire réclamant jusqu’à quatre ans et un mois de prison pour le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. Cette figure de l’opposition est poursuivie pour « insulte » aux membres du Haut Conseil électoral, qu’il avait critiqués pour l’annulation de sa première élection en mars 2019. Ekrem Imamoglu est considéré comme un rival potentiel du président Erdogan au prochain scrutin » dit Anne Andlauer dans RFI du 20 avril 2022.
Le maire de la plus grande ville de Turquie est poursuivi sur la base d’une plainte déposée par la présidence du Haut Conseil électoral. Onze membres de l’institution, dont son ancien président, accusent Ekrem Imamoglu de les avoir « insultés » dans une déclaration à la presse en novembre 2019. À l’époque, le maire d’Istanbul avait qualifié d’« idiots ceux qui ont annulé l’élection du 31 mars ».
Le 31 mars 2019, Ekrem Imamoglu, candidat de l’opposition, l’avait emporté face au candidat de l’alliance au pouvoir avec 13 700 voix d’avance. Refusant d’accepter une défaite qui était d’abord la sienne, le président Recep Tayyip Erdogan avait réclamé et obtenu du Haut Conseil électoral l’annulation du scrutin, arguant d’irrégularités. Puis, Ekrem Imamoglu l’avait de nouveau emporté trois mois plus tard avec 800 000 voix d’avance.
L’une des figures politiques les plus populaires en Turquie
Le maire d’Istanbul a plus tard affirmé que le terme « idiots » s’adressait aux autorités politiques, plus précisément au ministre de l’Intérieur.
Même s’il s’en défend, Ekrem Imamoglu est pressenti pour affronter Recep Tayyip Erdogan aux élections de juin 2023. L’opposition se cherche un candidat commun, et le maire d’Istanbul fait partie des figures politiques les plus populaires du pays.
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RFI, 20 avril 2022, Anne Andlauer, Photo/Adem ALTAN/AFP