La banque centrale turque a relevé jeudi son principal taux directeur de 5 points, à 50%, une décision justifiée par une inflation au-delà des attentes, à près de 70% sur un an.
« En réponse à la détérioration des perspectives d’inflation, le Comité (de politique monétaire, NDLR) a décidé de relever le taux directeur », a indiqué la banque qui avait laissé son taux directeur inchangé en février.
L’institution, qui avait relevé son taux directeur de 8,5 à 45% entre juin et janvier afin de contrer la flambée des prix, dit prévoir de nouvelles hausses des taux en cas de « détérioration significative et durable de l’inflation ».
« Décision extrêmement positive de la part de la banque centrale turque (…) montrant que [le ministre turc de l’Economie] Mehmet Simsek et la banque centrale ont les mains libres pour faire tout le nécessaire pour lutter contre l’inflation », a salué l’économiste Timothy Ash, de BlueBay Asset Management.
Les économistes tablaient pour la plupart sur un maintien du taux directeur, à dix jours des élections municipales du 31 mars dont le président Recep Tayyip Erdogan veut tirer profit pour reconquérir notamment Istanbul, la plus grande ville du pays.
Le chef de l’Etat turc est un opposant historique aux taux d’intérêt élevés, mais la hausse incontrôlée des prix à la consommation l’a poussé à se rallier à une politique de resserrement monétaire.
L’inflation, qui a accéléré à 67,1% sur un an en février dans le pays, est alimentée par la chute de la livre turque, qui a perdu plus de 40% de sa valeur sur un an face au dollar.