Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est arrivé en Turquie vendredi soir 19 avril. Il rencontre le président Recep Tayyip Erdogan à Istanbul ce samedi. La dernière fois que les deux hommes se sont vus, c’était en juillet 2023, trois mois avant l’attaque sans précédent du groupe palestinien contre Israël et le déclenchement de l’offensive israélienne contre Gaza. Cette rencontre intervient alors que le Qatar, l’un des principaux médiateurs, a reconnu que les négociations entre le Hamas et Israël piétinaient. La Turquie, à son niveau, tente de jouer un rôle.
RFI, April 21, 2024, by Anne Andlauer
Dans les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, la Turquie n’est pas un acteur majeur comme le sont le Qatar ou l’Égypte. Son soutien sans faille au Hamas l’empêche de prétendre à un rôle de médiateur. Mais sa proximité avec le groupe palestinien la met en bonne place pour porter des messages et aider à débloquer les négociations au moment où celles-ci piétinent.
Ces derniers mois, la Turquie semble particulièrement impliquée dans les discussions sur les otages israéliens à Gaza et leur échange contre des prisonniers palestiniens. Le Hamas aurait suggéré qu’Ankara joue un rôle de garant d’un accord sur ce point.
Un triple objectif
De fait, la diplomatie turque s’active : les échanges se multiplient ces derniers jours avec les États-Unis, le Qatar ou encore l’Égypte, dont le ministre des Affaires étrangères est d’ailleurs aussi attendu en Turquie ce samedi.
L’objectif du président Erdogan est triple : contribuer à un cessez-le-feu avant que le conflit s’étende, éviter que le sort des Gazaouis passe au second plan derrière les tensions entre Israël et l’Iran et répondre aux critiques au sein de son opinion publique qui lui reproche de ne pas en faire assez pour les Palestiniens de Gaza.