« Deux journalistes turcs condamnés pour violation de la loi sur les services secrets ont annoncé mardi 15 février sur Twitter qu’ils retournaient en prison après avoir perdu en appel » dit Le Figaro.
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Ils avaient été jugés en 2020 pour des informations rapportant qu’un officier des renseignements turcs avait été tué en Libye, après qu’Ankara avait apporté son soutien au gouvernement libyen reconnu par l’ONU. En septembre 2020, le tribunal d’Istanbul avait condamné Aydin Keser, Ferhat Celik et Murat Agirel, journalistes au quotidien Yenicag, à quatre années et huit mois de prison pour violation de la loi sur l’Agence des Renseignements turcs (MIT).
Le rédacteur en chef de OdaTV Baris Pehlivan et la reporter Hulya Kilinc avaient été sanctionnés par trois ans et neuf mois de détention pour les mêmes charges. Murat Agirel et Baris Pehlivan ont annoncé mardi sur Twitter qu’ils retournaient en prison. «Pour la troisième fois… On est là, on y va… Au revoir» a posté Baris Pehlivan avec une photo selfie où il apparaît souriant, devant le principal tribunal d’Istanbul. «Je retourne en prison parce que j’ai qualifié de martyrs ceux qui sont morts en martyr pour leur patrie», a tweeté Murat Agirel de son côté. «Ceux qui ont été incapables de démentir ce que j’ai écrit pensent qu’ils peuvent me réduire au silence par l’injustice» ajoute-t-il.
Les ONG dénoncent régulièrement des violations de la liberté de la presse en Turquie, en particulier depuis la tentative de putsch en 2016, suivie par l’arrestation de dizaines de journalistes et la fermeture de plusieurs médias jugés hostiles. La Turquie figure à la 153e place sur 180 du classement 2021 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF).
Le Figaro, 15 février 2022