« Le leader des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et soutenues par Washington, a exhorté vendredi 15 juillet Moscou et Téhéran à empêcher Ankara de lancer une nouvelle attaque dans le nord de la Syrie, quelques jours avant un sommet turco-russo-iranien sur ce pays en guerre » rapporte Le Figaro du 15 juillet 2022.
L’armée turque est déployée depuis 2016 dans le nord de la Syrie, autour d’Afrine et dans la région d’Idleb, une des dernières poches échappant au contrôle du régime de Bachar el-Assad. Entre 2016 et 2019, la Turquie a lancé, avec l’aide de supplétifs syriens, trois opérations d’envergure dans ces régions limitrophes de sa frontière dans le but d’en chasser les combattants kurdes qu’elle qualifie de «terroristes». Et depuis fin mai, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé à plusieurs reprises de mener une nouvelle opération militaire au nord de la Syrie visant les Kurdes.
Pourparlers bilatéraux russo-turcs
«Nous espérons que (ces attaques) ne se reproduiront plus et que les Kurdes (…) ne seront pas laissés pour compte lors des négociations entre les grandes puissances», a déclaré le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi, lors d’une conférence de presse à Hassaké, une zone dans le nord-est de la Syrie aux mains des Kurdes. «Après de récentes discussions avec la Russie dans le but de protéger ces régions, nous avons accepté de laisser entrer un plus grand nombre de soldats syriens à Kobani et Manbij (villes à majorité kurde dans le nord, ndlr) en plus des troupes déjà présentes à la frontière», a ajouté Mazloum Abdi sans plus de détails.
«Nous sommes convaincus que la Russie et l’Iran n’accepteront pas les demandes de la Turquie» lors du sommet prévu mardi à Téhéran, a-t-il encore dit.
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Ce sommet doit réunir le président russe, Vladimir Poutine, avec ses homologues iranien, Ebrahim Raïssi, et turc Recep Tayyip Erdogan. Les trois dirigeants aborderont le dossier syrien et comprendra des pourparlers bilatéraux russo-turcs. La Russie, la Turquie et l’Iran sont trois acteurs majeurs dans le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011. Ils ont lancé en 2017 le processus dit d’Astana, qui visait officiellement à ramener la paix dans ce pays.
Le Figaro, 15 juillet 2022