Un navire de guerre turc est arrivé au port de Mogadiscio, mardi 23 avril. C’est une étape, selon le média d’État Sonna, l’agence de presse somalienne, dans l’accord de défense maritime signé en février entre Mogadiscio et Ankara. Cette visite intervient aussi quelques semaines après que les deux pays ont signé un accord pétrolier autorisant la Turquie à faire de la prospection dans les eaux somaliennes.
RFI, le 24 avril 2024, par Gaëlle Laleix
La corvette Kinaliada F514 portait beau, mardi, à son arrivée à Mogadiscio où elle a accueilli les huiles de l’armée et du gouvernement somalien. La Kinaliada est en tournée internationale depuis début avril avec pour destination finale le Japon, selon le ministère de la Défense turc.
Pour autant, son passage à Mogadiscio n’est pas anodin. « C’est un pied de nez aux Émirats arabes unis », explique une source sécuritaire dans la région. Les deux pays mènent une guerre d’influence en Somalie. Le récent protocole d’accord signé entre le Somaliland sécessionniste et l’Éthiopie, offrant un accès à la mer à Addis-Abeba en échange de sa reconnaissance, a ravivé cette compétition. Abou Dhabi détenant la concession du port de Berbera, au Somaliland.
Avec l’accord de défense passé en février, la Turquie prend donc une longueur d’avance, car elle s’offre au passage 30% des revenus tirés des eaux somaliennes. « Les Émirats sont désormais contraints de faire un choix, écrit le chercheur Soner Can Milik dans la revue Turkey Recap. Compte tenu de leurs relations compétitives avec la Turquie, cela risque d’exacerber les divisions dans le pays », conclut-il.