Avec correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix
C’est pour dix ans que les deux pays se sont engagés. Durant cette période, la marine turque protégera les côtes de la Somalie. Elle formera et équipera sa marine. En échange, la Turquie se voit offrir un accès aux ressources de la zone économique maritime somalienne.
Cet accord intervient quelques semaines après que l’Éthiopie et le Somaliland ont eux-mêmes signé un traité… offrant à Addis-Abeba un accès à la mer, en échange de sa reconnaissance. Un accord qui a provoqué la rage de Mogadiscio et une levée de boucliers du monde arabo-musulman.
Dans son adresse Hassan Sheikh Mohamoud assure que son accord avec la Turquie ne vise pas à provoquer l’Éthiopie. Reste que Mogadiscio se lie avec un partenaire de choix, deuxième puissance militaire de l’Otan. « Il faudra du temps avant que l’effet ne se fasse sentir sur la marine somalienne, explique Jason Mosley, chercheur à l’Institut de la vallée du Rift, mais ce partenariat a une force symbolique. »
La collaboration maritime entre la Turquie et la Somalie est ancienne. La marine turque patrouille dans le Golfe d’Aden depuis quatorze ans. C’est aussi à Mogadiscio qu’est installée Turkom, la plus grande base militaire turque à l’étranger.