Kemal Kiliçdaroglu a 74 ans et il a été nommé à la tête d’une coalition unique en Turquie — rassemblant six partis allant de la gauche à l’extrême droite nationaliste — qui s’est donné pour objectif, à la présidentielle du 14 mai, de renverser le président sortant, Recep Tayyip Erdogan.
Recep Tayyip Erdogan et son pouvoir hyperprésidentiel arrivent-ils en fin de course ? Pour écarter le président sortant, les oppositions ont fondé une coalition particulièrement hétéroclite, l’« Alliance nationale ». En son sein : des islamistes, des partis de gauche et d’extrême droite. Et à sa tête, après de longs pourparlers, le dirigeant du parti social-démocrate CHP, Kemal Kiliçdaroglu.
Dimanche 14 mai, lors de l’élection présidentielle, M. Kiliçdaroglu pourrait mettre fin à vingt ans de pouvoir de son rival. Les récents sondages donnent le social-démocrate gagnant au second tour, avec une majorité de quelques points.
Nora Seni, historienne et professeure à l’Institut géopolitique de Paris-VIII souligne qu’une victoire de M. Kiliçdaroglu permettrait à la Turquie d’entamer une « période de transition ». La coalition, peu « viable », n’a pas vocation à s’installer dans le temps au pouvoir.