Le maire d’Istanbul, Ekrem İmamoglu, fait actuellement campagne pour la primaire de son parti, le CHP, à la prochaine présidentielle. La primaire du principal parti d’opposition turc aura lieu le 23 mars, alors que la présidentielle, elle, ne doit pas avoir lieu avant 2028. À moins qu’elle ne soit avancée, comme le réclame le CHP. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui n’est pas sûr de pouvoir se représenter, semble décidé à mettre des bâtons dans les roues de son grand rival.
Dans une salle des sports survoltée, plusieurs milliers de partisans l’accueillent aux cris de « Imamoglu président ». Ekrem Imamoglu est l’unique candidat à la primaire de son parti. Le vote sera donc un plébiscite pour l’homme qui se présente comme le principal rival de Recep Tayyip Erdogan.
Soner Akdogan, un membre du CHP, le Parti républicain du peuple, a hâte d’y être : « Vous voyez la joie dans cette salle ? Si un million et demi de membres du CHP désignent Imamoglu comme candidat dimanche prochain, le message sera clair : le pouvoir devra convoquer des élections anticipées. Ce sera la fin du régime d’un seul homme. »
« Le pouvoir essaie de nous faire peur »
Mais ces derniers mois, enquêtes et procès s’accumulent dans le but d’écarter Ekrem Imamoglu de la course à la présidence. Une perspective qui révolte Ayten Özcan, une autre partisane : « Le pouvoir essaie de nous faire peur parce qu’il voit à quel point Ekrem Imamoglu est un rival sérieux. Nous avons un président qui veut rester au pouvoir à vie ! »
Remziye Yavuz, elle, assure que le président Erdogan n’arrivera pas à ses fins : « Plus il s’en prend à lui, plus Imamoglu se renforce. S’il l’empêche de se présenter, nous élirons n’importe quel candidat que présentera le CHP. »
Au sein du CHP, Ekrem İmamoglu n’est pas le seul présidentiable. Le maire d’Ankara, Mansur Yavas, qui a refusé de participer à la primaire de son parti, est très populaire également. Et il ne semble pas exclure de se présenter, lui aussi, à la prochaine présidentielle.
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