Courrier International, le 2 mai 2024
États-Unis : premier vote au Congrès pour élargir la définition de l’antisémitisme utilisée par le ministère de l’Éducation. La Chambre des représentants a adopté mercredi une proposition de loi reprenant la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), une mesure proposée en réaction aux manifestations propalestiniennes qui secouent les campus du pays. Selon l’IHRA, “l’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte”. Les détracteurs du texte estiment que cette définition empêche certaines critiques de l’État d’Israël, ce dont l’IHRA se défend. Ils considèrent que la loi “va trop loin et menace de paralyser la liberté d’expression” sur les campus américains, note CNN. Pour entrer en vigueur, cette mesure doit encore être adoptée au Sénat, où son avenir est encore incertain, puis promulguée par le président Biden.
Turquie : plus de 200 arrestations lors des rassemblements du 1ᵉʳ mai à Istanbul. Près de 230 personnes ont été interpellées mercredi, dont 217 dans la capitale économique du pays, placée en état de siège et paralysée une bonne partie de la journée afin de barrer les accès à l’emblématique place Taksim, épicentre de la contestation. Plus de 42 000 policiers avaient été déployés avant l’aube dans la mégapole, que l’opposition a conservée haut la main lors des dernières municipales. Le maire CHP, Ekrem Imamoglu, ainsi que le président de ce parti d’opposition, Özgür Özel, qui avaient appelé au rassemblement devant la municipalité, ont été empêchés d’avancer. La place Taksim est “traditionnellement le point central des manifestations à Istanbul, où les autorités ont interdit les rassemblements depuis 2013”, lorsque le site est devenu “le point de ralliement des manifestations contre le gouvernement d’Erdogan”, rappelle Al-Jazeera. Les organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger.
Washington accuse Moscou d’avoir utilisé un agent chimique en Ukraine. Les États-Unis ont affirmé mercredi que la Russie avait eu recours à la chloropicrine contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC). Cet agent chimique a été utilisé pour la première fois par l’armée allemande pendant la Première Guerre mondiale, rappelle Newsweek. Selon Washington, la Russie se servirait aussi d’agents antiémeute comme “méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention”, ajoute la diplomatie américaine dans un communiqué. Les États-Unis ont annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l’effort de guerre russe dans l’invasion de l’Ukraine. Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d’armes chimiques et biologiques russes.
Royaume-Uni : premières arrestations de migrants avant leur expulsion vers le Rwanda. Ces personnes “en situation irrégulière” ont été placées “en détention à la suite d’une série d’opérations menées cette semaine à l’échelle nationale”, a écrit mercredi le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Le Premier ministre, Rishi Sunak, a salué une nouvelle étape dans le déploiement d’une mesure phare de sa politique migratoire controversée. “Les autorités ont refusé de dire combien de personnes avaient été arrêtées jusqu’à présent, mais des sources ont indiqué qu’il y avait eu ‘des dizaines’ d’interpellations à travers le Royaume-Uni, dans des villes comme Glasgow, Liverpool, Birmingham et Bristol”, rapporte le Guardian. L’annonce de ces arrestations survient à deux jours d’élections à haut risque pour les conservateurs au pouvoir.
Arizona : le Sénat vote l’abrogation d’une loi de 1864 interdisant l’avortement. Le texte adopté mercredi par 16 voix pour et 14 contre invalide la loi qui s’opposait à l’IVG dès le moment de la conception, sauf si la vie de la mère est en danger. L’interdiction doit désormais être promulguée par Katie Hobbs, la gouverneure démocrate de l’Arizona. Début avril, la cour suprême de l’Arizona avait jugé la loi de 1864 applicable, provoquant la colère des démocrates et des défenseurs du droit à l’avortement. Pour Politico, l’abrogation du texte pourrait à présent desservir le camp démocrate, qui a “utilisé la décision de la cour suprême de l’Arizona pour susciter l’indignation” parmi l’opinion publique et “accroître ainsi la participation électorale à l’approche du scrutin de novembre”.