Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a reconnu, mardi 14 mars, que la probabilité que la Finlande entre dans l’Otan avant la Suède avait augmenté, face notamment aux objections de la Turquie envers Stockholm. Radio France Internationale rapporte du 14 mars 2023.
Les chances de voir la Suède intégrer l’Alliance atlantique en même temps que son voisin finlandais ont diminué, notamment à cause de la position turque. « Il est clair qu’au cours des dernières semaines, la partie turque a fait savoir qu’elle était prête pour la Finlande, mais pas pour la Suède », a constaté le chef du gouvernement conservateur, Ulf Kristersson.
Ankara accuse notamment Stockholm de passivité contre des « terroristes » kurdes vivant en Suède, en réclamant des dizaines d’extraditions sur lesquelles le gouvernement n’a pas le dernier mot. À la suite d’incidents diplomatiques provoqués en janvier par l’autodafé d’un Coran à Stockholm par un extrémiste, les négociations avaient été suspendues plusieurs semaines.
Candidatures accélérées après l’invasion russe
Candidates depuis un an en conséquence directe de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Suède et la Finlande espèrent encore devenir toutes deux membres de l’alliance avant le prochain sommet de l’Otan à Vilnius en juillet. Mais la voie est largement dégagée pour Helsinki, tandis que la Turquie affiche toujours un veto pour Stockholm, malgré la reprise des discussions la semaine dernière à Bruxelles.
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« La Turquie ne pense toujours pas que nous avons fait tout le chemin nécessaire, et cela a été dit clairement lors de la réunion, tandis que cette insatisfaction n’a pas été exprimée pour la Finlande », a expliqué le négociateur suédois, Oscar Stenström. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait pour la première fois évoqué la possibilité d’une adhésion en deux temps mi-février.
Le sort entre les mains de la Turquie et la Hongrie
Les 30 membres actuels de l’Otan doivent tous ratifier au Parlement l’adhésion de la Suède et de la Finlande, longtemps neutres, puis non alignées. Seules la Turquie et la Hongrie doivent encore donner leur feu vert et Ankara a publiquement évoqué la possibilité de séparer sa ratification pour les deux pays, en ne donnant son accord que pour Helsinki.
Après de multiples reports, le Parlement hongrois a, lui, commencé à examiner le sujet début mars avec le soutien du gouvernement du Premier ministre Viktor Orban et l’Otan espère une décision « rapidement ». Mais la perspective côté turc est beaucoup plus incertaine, au moment où le président sortant Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, est candidat à un nouveau mandat lors des élections du 14 mai. L’espoir de la Suède est que la voie vers l’Otan s’ouvre pour elle après les élections en Turquie où l’opposition présente un candidat uni face à M. Erdogan.