Depuis jeudi, la Turquie mène une campagne de frappes aériennes en représailles à un attentat à la bombe à Ankara qui a blessé deux policiers le 1er octobre.
Vingt membres des forces kurdes en Syrie ont été tués et des dizaines blessées lundi 9 octobre à l’aube dans un nouveau raid de la Turquiequi a visé un de leurs centres de formation dans le nord-est du pays, a indiqué une ONG. Les forces kurdes ont pour leur part affirmé dans un communiqué qu’un avion de combat turc avait visé l’un de leurs «centres» et fait état de «plusieurs morts et blessés», sans fournir un bilan précis. Depuis jeudi dernier, la Turquie mène une campagne de frappes aériennes sur des cibles dans des régions sous contrôle des Kurdes dans le nord-est syrien, en représailles à un attentat à la bombe à Ankara qui a blessé deux policiers le 1er octobre.
Les raids, qui ont baissé d’intensité au cours du week-end, avaient fait au moins 15 morts, dont huit civils, selon l’administration kurde autonome. Ils ont notamment visé des infrastructures civiles selon l’administration autonome kurde, mais également «des quartiers généraux et des abris» utilisés par les forces kurdes d’après Ankara.
Vingt morts et une cinquantaine de blessés
Lundi à l’aube, c’est un centre de formation des Assayech, la police kurde, à Al-Malikiya, dans la province de Hassaké, près de la frontière turque, qui a été touché, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Cette ONG basée au Royaume-Uni, mais qui dispose d’un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre, a fait état de «vingt morts et d’une cinquantaine de blessés dans le raid aérien turc», selon un nouveau bilan. Selon des correspondants de l’AFP dans la région notamment à Qamichli, dans la province de Hassaké, les hôpitaux et les mosquées ont appelé la population à faire des dons de sang en raison du grand nombre de blessés.
La Turquie, qui déploie des troupes dans le nord de la Syrie, morcelée par la guerre, a intensifié ses raids contre des cibles kurdes en Syrie et en Irak voisin en représailles à l’attentat d’Ankara. L’attentat a été revendiqué par une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, turc), en lutte armée contre les autorités turques et considéré comme groupe «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux. Le PKK a des bases dans le Kurdistan d’Irak (nord).
Fer de lance de la bataille de 2019
La Turquie a affirmé que les deux assaillants décédés lors de l’attaque d’Ankara venaient de Syrie. Les combattants kurdes syriens, soutenus par les États-Unis, ont été le fer de lance de la bataille qui a délogé les jihadistes du groupe Etat islamique du nord de la Syrie en 2019.
Entre 2016 et 2019, la Turquie, qui déploie des soldats dans le nord de la Syrie, a effectué trois opérations d’envergure contre la région tenue par les Kurdes qui y ont établi une administration autonome. La guerre en Syrie, déclenchée en 2011, a fait plus d’un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le territoire.