L’initiative « MCM Black Sea » vise à sécuriser la navigation dans les eaux de la mer Noire, dont l’exportation de céréales ukrainiennes le long des côtes roumaines et bulgares.
La Turquie, la Bulgarie et la Roumanie, trois membres de l’OTAN riverains de la mer Noire, ont signé jeudi 11 janvier un accord tripartite de lutte contre les mines flottantes. L’« initiative de lutte contre les mines en mer Noire » (« MCM Black Sea »), signée à Istanbul, doit permettre de sécuriser la navigation, dont l’exportation de céréales ukrainiennes le long des côtes roumaines et bulgares.
Le ministre de la défense roumain, Angel Tilvar, et le vice-ministre de la défense bulgare, Atanas Zapryanov, ont rejoint le ministre de la défense turc, Yachar Güler, dans un palais sur le Bosphore, voie d’accès méridionale à la mer Noire, pour signer l’entente dont ils prendront tour à tour la présidence pour six mois. « Nous avons décidé conjointement de signer un protocole entre trois pays afin de lutter plus efficacement contre le danger des mines en mer Noire en renforçant notre coopération et notre coordination existantes », a déclaré M. Güler, précisant que les négociations avaient commencé « en septembre ».
Le Groupe naval « MCM Black Sea » a été créé par la Turquie en août 2023 après que Moscou eut refusé de prolonger l’accord céréalier permettant l’exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire, lancé un an auparavant sous l’égide des Nations unies.
Alors que les trois signataires appartiennent à l’Alliance atlantique, M. Güler a souligné que « cette initiative ne sera ouverte qu’aux navires des trois pays alliés côtiers », excluant de fait l’intervention de pays tiers afin de ne pas contrevenir à la convention de Montreux, qui régit la navigation dans le Bosphore en temps de guerre. « Les contributions convenues [avec] d’autres acteurs dans certains domaines seront possibles au fil du temps lorsque les conditions seront remplies », a-t-il ajouté.
En vertu de la convention de Montreux, qui confère à la Turquie l’autorité sur le détroit, Ankara a interdit l’accès du Bosphore aux bâtiments militaires qui ne sont pas d’ordinaire basés en mer Noire.
Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, riverains de la mer Noire au nord, les pays côtiers ont redouté l’apparition de mines flottantes, disposées par les belligérants pour protéger leurs côtes. Depuis, plusieurs engins ont été repérés et repêchés sans dommage. Mais, fin décembre, un cargo battant pavillon panaméen qui se dirigeait vers un port ukrainien pour y charger des céréales a heurté une mine, et deux marins ont été blessés.