La gastronomie turque, les merveilles historiques, les bazars aux épices, le Bosphore… Autant d’atouts qui ont fait d’Istanbul l’une des toutes premières destinations au monde, qui vise cette année, les 60 millions de touristes.
France Info, le 8 juillet 2024, par Marie-Pierre Vérot
Avec 17 millions de visiteurs sur les cinq premiers mois de l’année, la Turquie entend s’affirmer comme destination touristique de renommée mondiale de premier plan, et battre son record de l’année dernière qui tutoyait les 50 millions de touristes. Cette année, elle vise les 60 millions et des revenus de 60 milliards de dollars. Et Istanbul bien sûr est la destination favorite.
Sur la péninsule historique, l’esplanade de Sainte-Sophie et de la mosquée bleue grouille de touristes. C’est l’heure de la petite pause sous un arbre pour Paul, l’Américain, qui entend mettre à profit les deux jours qu’il passe à Istanbul : « Sainte-Sophie, la Citerne… Nous allons aussi visiter le palais de Topkapi, énumère-t-il. Nous avons vu Dolmabahçe et fait une croisière sur le Bosphore. C’est magnifique, l’histoire est incroyable ».
Tous sont là pour l’ancienne église transformée en mosquée comme Maria, une historienne russe qui vit en Allemagne. « Vous savez Sainte-Sophie est aussi très célèbre dans la culture russe, décrit-elle. C’est le berceau de notre église orthodoxe. Et puis c’est l’été, ça fait du bien d’être dans un pays chaud. Nous venons de Berlin, il faisait tellement froid ».
« Un mélange d’Orient et d’Occident »
Carmen, de Cordoue, en Espagne, patiente dans la file : « C’est une culture différente. J’ai hâte de visiter la mosquée : ce que je voulais c’est voir cette partie du monde connaître cette partie à la fois européenne et asiatique… Ce qui m’a frappé, c’est la circulation chaotique, et puis ,ce mélange de cultures ».
Moira et Miled, venus de Paris, sont eux aussi conquis. « C’est un mélange d’Orient et d’Occident, dit-elle. On mange bien aussi », sourient-ils, en parlant des durum et des lahmacun, sorte de galettes. Mais une petite surprise les attendait tout de même : « C’est cher, constate Moira, je ne m’attendais pas à cela. Notamment le prix des musées ». « Et Sainte-Sophie ajoute Miled, c’est payant maintenant pour les Français et on ne peut pas la voir aussi bien qu’avant ». « Le palais de Topkapi, ça a été dissuasif », répond Moira.
Il faut en effet compter 50 euros pour une visite en journée, 150 si on veut une nocturne. Devant le guichet du Palais, un jeune couple compte ses sous. « Les prix ont terriblement monté ces deux-trois derniers mois. 50 euros la visite du palais de Topkapi… je ne sais pas », hésite le mari. « Je ne paye pas pour ça », tranche sa compagne.
L’inflation grève désormais aussi le budget des touristes. Cela se ressent déjà sur les plages du sud, les hôtels à Bodrum ne sont pleins qu’à 70%. Les professionnels font des rabais de dernière minute sur les marchés européens et russes. La Turquie aura peut-être plus de mal qu’elle ne l’imaginait à battre tous ses records.