« Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a convoqué un conseil de sécurité. La presse s’inquiète de l’utilisation des détroits des Dardanelles et du Bosphore par la marine russe, mais également des conséquences de la guerre en Ukraine sur son économie déjà aux abois » dit Courrier International.
Ce jeudi 24 février, l’offensive russe en Ukraine inquiète fortement la presse turque. Le président Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de l’Otan, a convoqué un conseil de sécurité. La veille, il s’était entretenu avec Vladimir Poutine, rappelle le quotidien Hürriyet. À cette occasion, il avait réaffirmé son opposition à une escalade militaire et son soutien diplomatique à Kiev en déclarant :
« La Turquie ne reconnaîtra aucune mesure affectant la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.”
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L’accès de la Russie au détroit du Bosphore
L’ambassadeur d’Ukraine en Turquie a appelé Ankara à fermer l’accès aux détroits stratégiques des Dardanelles et du Bosphore à la marine de guerre russe, rapporte de son côté le quotidien Cumhuriyet. Ces détroits – qui relient mer d’Azov, mer Noire, mer de Marmara et mer Méditerranée – sont d’une importance stratégique pour la marine russe. La navigation maritime y est régie par la convention de Montreux (1936), sous le contrôle de la Turquie. En tant que pays riverain de la mer Noire, la Russie a en principe un droit de libre circulation sur ces détroits.
Le chef de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a appelé le gouvernement à respecter les termes de cette convention : “La convention de Montreux est un texte très important pour la sécurité de la Turquie, nous devons nous y conformer. Si nous ne le faisons pas, la facture sera très lourde”, a-t-il prévenu, rapporte Cumhuriyet.
Gaz et céréales russes et touristes ukrainiens
Ce sont surtout les éventuelles conséquences économiques d’un conflit en Ukraine qui alarment la presse turque, alors que le pays traverse déjà une crise économique aiguë marquée par une chute de la monnaie nationale ayant provoqué une très forte inflation.
La Turquie est, par ailleurs, très dépendante des importations de gaz de Russie et d’Iran et des céréales russes, mais aussi des touristes russes et ukrainiens.
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“Ce conflit va accentuer la pression sur l’économie turque”, a affirmé un représentant de l’agence de notation financière Standard & Poor’s au quotidien économique Dünya.
Courrier International, 24 février 2022