Les Émirats arabes unis et la Turquie ont signé vendredi un accord de libre-échange, consacrant le rapprochement entre les deux anciens rivaux, a annoncé le président émirati Cheikh Mohamed ben Zayed. «J’ai assisté avec le président turc Recep Tayyip Erdogan , par visioconférence, à la signature d’un accord de partenariat économique global entre les Émirats et la Turquie», a indiqué le dirigeant émirati sur Twitter. «C’est une étape importante (…) qui vise à renforcer les relations économiques et commerciales» entre les deux pays, s’est-il félicité. Le Figaro, le 3 février 2023.
«Créer 25.000 emplois d’ici 2031»
L’accord a été signé à Abou Dhabi en présence du ministre turc du Commerce, Mehmet Mus, a précisé l’agence de presse émiratie WAM. Il prévoit une exonération ou une réduction des droits de douane sur 93% des biens échangés entre les deux pays, hors hydrocarbure, selon l’agence. Les échanges commerciaux entre les deux pays, hors pétrole, se sont élevés à 19 milliards de dollars (17,9 milliards d’euros) en 2022, en hausse de 40% par rapport à l’année précédente et de 112% par rapport à 2020.
L’objectif est «de les porter à 40 milliards de dollars (environ 37,7 milliards d’euros) par an d’ici cinq ans» et de «créer 25.000 emplois d’ici 2031», a ajouté WAM. Si la Turquie a toujours été un important partenaire commercial pour le riche pays du Golfe, les deux pays ont longtemps été en froid, Abou Dhabi reprochant au président Erdogan de soutenir l’islam politique dans le monde arabe, en particulier les Frères musulmans. Ils se sont également opposés dans des dossiers régionaux, notamment en Libye. Le président turc a effectué sa première visite en tant que président à Abou Dhabi en février 2022, tournant la page des tensions entre les deux puissances régionales au moment où son pays étaient en proie à une grave crise économique.
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Cheikh Mohammed ben Zayed s’était rendu à Ankara quelque mois auparavant alors qu’il était prince héritier d’Abou Dhabi. Il avait alors annoncé le lancement d’un fonds de près de neuf milliards d’euros pour soutenir les investissements en Turquie. L’économie turque, qui traversait déjà une période de turbulences, doit désormais encaisser les conséquences du séisme dévastateur du 6 février, qui a fait plus de 45.000 morts dans le sud du pays. La secousse et ses répliques ont provoqué des dégâts d’une valeur dépassant les 34 milliards de dollars, soit 4% du PIB turc de 2021, selon la Banque mondiale.