« Selon le directeur de la branche Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit du « pire désastre naturel dans la région en un siècle » » rapporte Romain Imbach dans Le Monde du 15 février 2023.
Le bilan du séisme qui endeuille la Turquie et la Syrie s’élevait officiellement à 39 106 morts, mardi 14 février, huit jours après le drame : 35 418 dans le sud de la Turquie, tandis que les autorités en ont dénombré 3 688 en Syrie. Un bilan qui n’est que provisoire.
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Selon le directeur de la branche Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit du « pire désastre naturel dans la région en un siècle ». Il figure aussi parmi les cinq séismes les plus meurtriers dans le monde depuis le début des années 2000, selon les données de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’agence environnementale américaine.
L’ampleur des dégâts humains et matériels n’est pas directement proportionnelle à l’intensité d’un séisme, mais dépend aussi de la densité de population et de l’adaptation du bâti au risque sismique, comme le montrent les catastrophes les plus meurtrières de ces vingt-trois dernières années, compilées par la NOAA :
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Le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7 fait plus de 300 000 morts en Haïti et jette à la rue 1,5 million de personnes. La secousse transforme la capitale, Port-au-Prince, en champ de ruines. Dans la foulée, le pays est touché à partir d’octobre 2010 par une épidémie de choléra meurtrière.
Le 26 décembre 2004, un séisme de magnitude 9,1 au large de Sumatra (Indonésie) provoque un tsunami gigantesque qui cause 230 000 morts sur les littoraux d’une dizaine de pays d’Asie du Sud-Est, dont 170 000 en Indonésie. Les vagues gigantesques, parties à 700 km/h, atteignent jusqu’à 30 mètres de hauteur.
Le 12 mai 2008, un séisme de magnitude 7,9 fait plus de 87 000 morts et 4,45 millions de blessés, ravageant de larges zones de la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine). Parmi les victimes se trouvent des milliers d’élèves, tués dans l’effondrement d’écoles à la construction précaire.
Le 8 octobre 2005, un séisme de magnitude 7,6 fait plus de 75 000 morts et 3,5 millions de sans-abris, principalement dans la zone du Cachemire sous contrôle pakistanais. Les infrastructures médicales sont presque réduites à néant.
Le 26 décembre 2003, un séisme de magnitude 6,6 frappe la ville de Bam, dans le sud-est de l’Iran, et fait plus de 31 000 morts, près du quart de la population de la ville. L’ancienne ville en briques crues, merveille du patrimoine mondial, est anéantie.
Le 26 janvier 2001, un séisme de magnitude 7,7 touche l’Etat du Gujarat (ouest de l’Inde) et tue plus de 20 000 personnes. La ville de Bhuj est détruite.
Le 11 mars 2011, le Japon est secoué par un séisme de magnitude 9,1. Moins d’une heure après, une vague gigantesque dépassant 20 mètres par endroits s’abat sur le littoral de la région du Tohoku (nord-est), et inonde la centrale nucléaire de Fukushima, dont les cœurs de trois réacteurs entrent en fusion, provoquant la pire catastrophe nucléaire civile depuis Tchernobyl (Ukraine) en 1986. La catastrophe fait 18 500 morts et disparus et force plus de 165 000 personnes du département de Fukushima à évacuer à cause des émissions radioactives.
Le 25 avril 2015, près de 9 000 personnes meurent dans un séisme de magnitude 7,8 qui frappe le centre du Népal. La capitale, Katmandou, et les régions de l’épicentre, à 80 kilomètres de là, sont dévastées.
Le 26 mai 2006, un séisme de magnitude 6,3 sur l’île de Java fait près de 6 000 morts. La catastrophe fait environ 38 000 blessés et plus de 420 000 sans-abris.
Le 17 août 1999, à Izmit, dans le nord-ouest de la Turquie, un séisme de magnitude 7,6 cause plus de 17 000 morts et 23 000 blessés, et provoque un mini-tsunami dans la baie d’Izmit.