Ce lundi 21 octobre, les médias turcs ont annoncé la mort, survenue la veille, de l’ancien allié du président turc, exilé et tenu pour responsable d’une tentative de coup d’Etat dans le pays en 2016. L’octogénaire était en exil aux Etats-Unis depuis 1999.
LIBÉRATION, le 21 octobre 2024
Recep Tayyip Erdogan perd un de ses plus vieux ennemis. La télévision publique turque TRT a annoncé ce lundi 21 octobre la mort du prédicateur musulman Fethullah Gülen, qui vivait en exil aux Etats-Unis depuis près de 25 ans. L’information avait été publiée la veille par des comptes X et sites internet proches de son mouvement. Le prédicateur de 83 ans, accusé par Ankara d’avoir ourdi une tentative de coup d’Etat en Turquie en juillet 2016, serait décédé «la nuit dernière à l’hôpital où il avait été emmené». Cette annonce reprise ce lundi matin par les médias en Turquie n’a pas immédiatement suscité de réaction de la part des autorités.
Sa mort avait déjà été annoncée «le 20 octobre» sur Herkul, site fondé par Fethullah Gülen et interdit en Turquie. «Le révérend Fethullah Gülen, qui a passé chaque instant de sa vie à servir la religion bénie de l’islam et l’humanité a marché aujourd’hui [20 octobre] vers les horizons de son âme», a indiqué le site en indiquant que «des informations détaillées sur les procédures d’inhumation seront partagées [ultérieurement] avec le public».
Inspirateur du mouvement Gülen, aussi appelé «Hizmet» («Service», en turc), à la tête d’un tentaculaire réseau d’écoles à travers le monde, Fethullah Gülen vivait en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, depuis 1999. En exil, il échappait depuis près de quinze ans aux griffes du président Recep Tayyip Erdogan, autrefois son allié, qui l’accusait de «terrorisme». La Turquie l’avait déchu de sa nationalité turque en 2017. Le président Erdogan en avait fait son ennemi juré et fait encore procéder régulièrement à des vagues d’arrestations dans les rangs gülénistes.