Bagdad annonce bannir le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, une organisation, considérée comme terroriste par Ankara, qui a de nombreuses bases dans les montagnes du nord irakien. Une décision dans les faits qui pourrait avoir peu d’implication concrète sur le terrain.
RFI, le 16 mars 2024, avec la correspondante de RFI à Bagdad, Marie-Charlotte Roupie
L’Irak et la Turquie se seraient donc mis d’accord. Le PKK représenterait une « menace sécuritaire pour les deux pays ». Ce sont les termes du communiqué commun de hauts responsables turcs et irakiens, après leur rencontre à Bagdad, annonçant l’interdiction du PKK.
« Reccep Tayyip Erdogan doit se rendre à Bagdad et à Erbil, fin avril, affirme Adel Bakawan, directeur du Centre français de recherche sur l’Irak. La déclaration commune de l’Irak et de la Turquie concernant le PKK reflète les besoins réciproques de Bagdad et d’Ankara par rapport à la gestion de dossiers. On est dans un ordre symbolique et non pas dans des projets concrets et praticables. »
Le PKK ne sera pas facilement déplacé
L’idée de mesures communes contre le PKK est présente dans le communiqué. Mais Adel Bakawan doute d’un réel changement côté irakien, enclin jusqu’ici à condamner les attaques turques sur son territoire : « Le PKK est fort du soutien de la république islamique d’Iran, des organisations miliciennes irakiennes. De ce fait, il est peu probable que le PKK soit dans les semaines à venir dans une situation ultra-critique par rapport à une attaque turco-irakienne massive. »
Une action individuelle de la Turquie n’est pas exclue. Mais ce qui est certain, c’est que le PKK ne sera pas facilement déplacé.