Le Parti des travailleurs du Kurdistan, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classé comme une organisation terroriste par la Turquie. Le Monde, le 29 décembre 2024
Le fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, a affirmé que le rapprochement entre Turcs et Kurdes était une « responsabilité historique » et s’est dit « déterminé » à participer au processus de paix lancé en Turquie, a annoncé le Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM, prokurde), dimanche 29 décembre.
Samedi, une délégation du DEM s’est entretenue avec le chef du PKK au cours d’une visite en prison, la première depuis dix ans. Le leader de 75 ans est incarcéré depuis 1999 sur une île au large d’Istanbul. Le gouvernement turc avait autorisé cette visite vendredi après une demande formulée par le DEM.
Cette visite a été rendue possible après que le président du Parti d’action nationaliste (MHP), Devlet Bahçeli, a tendu il y a deux mois un rameau d’olivier surprise à M. Öcalan, l’invitant au Parlement à renoncer au terrorisme et à dissoudre son groupe ; une position soutenue par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
« Opportunité historique »
« J’ai la compétence et la détermination nécessaires pour apporter une contribution positive au nouveau paradigme lancé par M. Bahçeli et M. Erdogan », a déclaré M. Öcalan, qui a également dit, selon le communiqué du DEM, que la délégation qui lui a rendu visite allait partager son approche avec l’Etat et les cercles politiques. « A la lumière de cela, je suis prêt à prendre les mesures nécessaires et à lancer cet appel. »
Le coprésident du DEM, Tuncer Bakirhan, voit dans les propos d’Öcalan « une occasion historique de construire un avenir commun », dans un message posté sur X. « Nous sommes à la veille d’une potentielle transformation démocratique en Turquie et dans la région. L’heure est désormais au courage (…) pour une paix honorable », a-t-il déclaré.
Le PKK, organisation séparatiste kurde, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classé comme une organisation terroriste par la Turquie ainsi que par les Etats-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni.
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Le Monde avec AFP