« Nouvelle audience ce lundi 17 janvier pour l’homme d’affaires Osman Kavala, privé de liberté depuis 1 539 jours. Il est accusé d’avoir financé les manifestations antigouvernementales du parc Gezi en juin 2013 et d’être impliqué dans le coup d’État manqué de juillet 2016 en Turquie » rapporte Anne Andlauer dans RFI.
À la majorité des deux tiers de ses membres, le comité des ministres du Conseil de l’Europe a décidé le 2 décembre dernier de lancer contre la Turquie une procédure d’infraction. Une procédure rarissime, motivée par le refus turc de libérer Osman Kavala. L’homme d’affaires et mécène est en prison alors qu’il n’a reçu aucune condamnation, qu’il a même été acquitté il y a bientôt deux ans.
Jusqu’ici, la justice et le pouvoir turcs ont usé de tous les stratagèmes pour le maintenir derrière les barreaux, alors même que la Cour européenne des droits de l’homme a réclamé en décembre 2019 sa libération « immédiate ».
Dans leur arrêt de décembre 2019 réclamant la libération d’Osman Kavala, les juges de la Cour européenne ont estimé que l’emprisonnement du mécène poursuivait un but inavoué, à savoir le réduire au silence et dissuader d’autres défenseurs des droits de l’homme.
Les proches et les soutiens d’Osman Kavala veulent croire que sa libération est proche, que le pouvoir turc joue la montre mais va se résoudre à mettre fin au tourment du mécène. Quand, comment, dans quel but ? Rien n’est prévisible dans cette affaire, comme dans tout ce qui concerne désormais la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan.
Anne Andlauer dans RFI, 17 janvier 2022