Hérodote. 2013, 148(1), p. 8-22.; La Découverte, 2013. Language: French, Base de données: Cairn.info
C’est pendant la guerre froide que la rupture entre la Turquie et le monde arabe aura été la plus évidente. Le gouvernement de l’AKP, au pouvoir depuis 2002, a mené une politique d’ouverture économique, de médiation politique et de soft power active en direction du monde arabe. C’est surtout après 2007, en 2009-2010, que la politique de « zéro problème avec les voisins » s’est déployée en direction de l’Irak et en particulier de la Syrie. Les « printemps arabes » ont brutalement remis en cause cette politique, et fortement réduit la capacité d’influence régionale de la Turquie. La crise syrienne, le retour de la diplomatie égyptienne, l’activisme du Qatar, les tensions avec l’Iran, la Russie et Israël : autant d’éléments qui contraignent Ankara à subir le mouvement plus qu’à le maîtriser. L’issue de la crise syrienne sera évidemment décisive pour la nécessaire redéfinition de la politique régionale arabe d’Ankara.
The split between Turkey and the Arab world became most obvious during the Cold War. The AKP government, in power since 2002, has pursued an active policy of economic openness, political mediation, and “soft power” in the Arab world. The policy of “zero problems with neighbors” was implemented after 2007, especially in 2009–2010, toward Iraq and more specifically Syria. The Arab Springs strongly challenged this policy and greatly reduced Turkey’s regional influence. The Syrian crisis, the return of Egyptian diplomacy, the activism of Qatar, and tensions with Iran, Russia, and Israel are all factors that forced Ankara to suffer the effects of the movement rather than control it. The outcome of the Syrian crisis will obviously be decisive for the necessary redefinition of Ankara’s regional Arab policy.HER_148_0008_Burdy_Marcou_Le cheminement complexe des nouvelles relations turco-arabesDownload