« C’est un motif de fierté pour la Turquie de voir les opérations antiterroristes de l’Azerbaïdjan accomplies avec succès en un temps court et dans le respect des droits des civils », a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan ce lundi en visite dans l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan au côté de son homologue Ilham Aliev.
L’Alsace, le 25 septembre 2023
L’armée azerbaïdjanaise a remporté la semaine dernière une victoire militaire éclair contre la « république » autoproclamée du Haut-Karabakh, une région en majorité peuplée d’Arméniens rattachée en 1921 à l’Azerbaïdjan par le pouvoir soviétique.
« Avec cette victoire, de nouvelles fenêtres d’opportunités s’ouvrent pour une normalisation générale dans la région », a-t-il poursuivi. Le chef de l’État turc effectue une visite d’une journée dans l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, située entre l’Arménie et l’Iran et frontalière de la Turquie.
Ouvrir un nouveau corridor pour les Azéris ?
Il a été accueilli par le président Aliev qui l’a chaleureusement étreint au pied de l’avion, quelques jours après la prise de contrôle militaire du Nagorny Karabakh par l’Azerbaïdjan. «Nous espérons que l’Arménie saisira la main pacifique qui lui est tendue », a-t-il ajouté.
Officiellement, les deux dirigeants devaient lancer la construction d’un gazoduc de 85 km entre l’est de la Turquie et le Nakhitchevan et présider à l’inauguration d’un complexe militaire. Mais selon les médias turcs, ils devaient aussi discuter de l’ouverture du corridor de Zangezur aux Azéris à travers l’Arménie.
Ouvrir le corridor de Zangezur, le long de la frontière arménienne avec l’Iran, permettrait à Bakou d’établir une continuité territoriale jusqu’au Nakhitchevan et, au-delà, avec la Turquie. La petite bande de terre du Nakhitchevan est rattachée à l’Azerbaïdjan depuis 1923, mais sans continuité avec le reste de ce pays.
Cette démonstration de force turque en Azerbaïdjan, en pleine crise du Nagorny Karabakh, contraste avec le retrait apparent de la Russie de la région, qui a de son côté fermement rejeté lundi les critiques émises la veille par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a pour sa part assuré lundi que les droits des Arméniens du Nagorny Karabakh seraient « garantis ». Toutes les personnes y vivant, « quelle que soit leur ethnie, sont des citoyens de l’Azerbaïdjan. Leurs droits seront garantis par l’État azerbaïdjanais », a-t-il déclaré pendant une conférence de presse commune avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan au Nakhitchevan.