« Après des manifestations à la fin de l’année dans le nord de la Syrie pour dénoncer une normalisation des relations entre Damas et Ankara, le chef de la diplomatie turque a assuré aux opposants au régime de Bachar El-Assad qu’une éventuelle entente ne se ferait pas à leurs dépens » rapporte Courrier International du 4 janvier 2023.
Moins d’une semaine après la rencontre entre le ministre de la Défense turc et son homologue syrien à Moscou, le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Çavusoglu, a reçu à Ankara plusieurs responsables officiels de l’opposition au régime syrien de Bachar El-Assad. Le site Al-Modon révèle les coulisses de cet entretien.
Cette rencontre de Moscou a suscité de nombreuses manifestations dans les régions du nord de la Syrie, échappant au contrôle de Damas, pour dénoncer toute normalisation des relations entre la Turquie et le régime syrien.
“Trouver une solution politique”
C’est dans ce contexte que le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu, s’est entretenu le mardi 3 janvier, avec une délégation de l’opposition syrienne, composée de Salem Al-Meslet, président de la Coalition nationale syrienne, qui regroupe les principales factions de l’opposition et des forces révolutionnaires de Syrie, Bader Jamous, le président du Comité de négociation – organe représentant l’opposition lors des discussions avec le régime syrien sous l’égide de l’ONU –, et Abdurrahman Mustafa, chef du gouvernement intérimaire syrien, émanant de l’opposition, qui administre certaines régions de Syrie.
Lors de cet entretien, Çavusoglu a officiellement “réitéré son soutien à l’opposition syrienne et au peuple syrien”.
Avant l’entretien, le ministre turc avait assuré que son pays ne normaliserait pas ses relations avec le régime syrien au détriment de l’opposition.
La délégation syrienne, qui s’est également entretenue avec des responsables au sein de la présidence et des services de renseignement turcs, a réaffirmé sa farouche opposition au régime de Bachar El-Assad, son adhésion aux principes de la révolution syrienne et la nécessité d’une transition politique.
Mais, selon Al-Modon, “il a été demandé, durant ces discussions, à la délégation de l’opposition de comprendre la politique étrangère turque”.
“Les responsables turcs ont insisté sur le fait que le rapprochement de la Turquie avec le régime visait à trouver une solution politique garantissant les droits des Syriens et l’intégrité de leur territoire, en particulier de l’opposition, et ne vise pas à renflouer [le régime de Damas].”
Courrier International, 4 janvier 2023, Photo/Tamino Petelinsek/Sta/BSF/dpa