La Turquie enquête sur un responsable d’un groupe d’affaires après avoir critiqué la répression de l’opposition/zonebourse

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zonebourse, le 14 février 2025

Le bureau du procureur général d’Istanbul a déclaré vendredi qu’il avait ouvert une enquête sur un haut responsable du principal groupe commercial turc TUSIAD qui avait critiqué la récente répression judiciaire contre les dirigeants de l’opposition et les journalistes.

Dans une déclaration, le bureau a indiqué qu’il enquêtait sur les remarques d’Omer Aras, le chef du haut conseil consultatif de TUSIAD, concernant une tentative potentielle d’influencer un procès équitable, de manipuler le système judiciaire et de diffuser de fausses informations.

Cette mesure vient s’ajouter à une série de mesures juridiques prises par les autorités au cours des derniers mois à l’encontre d’un groupe du secteur privé dont les membres représentent 85 % du commerce extérieur de la Turquie et 80 % des recettes fiscales des entreprises.

La TUSIAD n’a pas immédiatement commenté l’Enquête.

Lors de l’assemblée générale mensuelle de la TUSIAD, jeudi, M. Aras a déclaré que les enquêtes judiciaires sur les personnalités politiques de l’opposition avaient créé des inquiétudes dans la société et porté atteinte à la démocratie.

« Nous ne pouvons pas dire si un crime a été commis… », a déclaré M. Aras. « Cependant, nous pouvons dire que les incidents récents qui se succèdent en un temps très court créent de l’inquiétude dans la société et ébranlent la confiance ».

En réponse, le ministre de la justice, Yilmaz Tunc, a déclaré que, bien que chacun soit libre d’exprimer ses opinions, toute critique visant à orienter le système judiciaire ou la politique est contraire à l’esprit de la démocratie et de l’État de droit.

« Personne ni aucune organisation ne peut se considérer comme étant au-dessus de la volonté du peuple et de la loi… Nous répondrons de la manière la plus ferme possible, dans le cadre de la loi, à toute tentative d’interférence avec l’ordre juridique », a déclaré M. Tunc.

Les hommes politiques de l’opposition ont fait l’objet d’une série d’enquêtes judiciaires, de détentions et d’arrestations dans le cadre de ce que les critiques considèrent comme une tentative du gouvernement de museler la dissidence et de nuire à leurs perspectives électorales.

Le Parlement européen a condamné jeudi les actions en justice contre les maires de l’opposition, les qualifiant de « mépris de l’État de droit et de violation par le gouvernement des principes fondamentaux de la démocratie ».

Le gouvernement turc rejette les accusations d’ingérence politique dans ces affaires et affirme que le système judiciaire est indépendant.

Plus récemment, mardi, la police turque a arrêté neuf membres de conseils municipaux de district du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), sur la base d’accusations liées au terrorisme.

Les autorités avaient déjà arrêté un dirigeant du parti d’extrême droite et accusé des responsables du CHP de s’en prendre à des personnalités publiques. Plusieurs maires pro-kurdes du DEM ont été démis de leurs fonctions à la suite de condamnations pour des délits liés au terrorisme. (Reportage de Ceyda Caglayan et Ece Toksabay ; Rédaction de Jonathan Spicer, William Maclean)

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