LA LDH SOUTIENT LE FILM DOCUMENTAIRE “UN VISA POUR LA LIBERTÉ” DE AYSE TOPRAK
Sortie en salle le 11 mai 2022
Un visa pour la liberté. Titre original Mr Gay Syria
Réalisation : Ayse Toprak
France-Allemagne-Turquie, 2017, 88 min, VOSTFR
« Le titre français du film insiste sur la quasi impossibilité pour un jeune Syrien d’obtenir un visa pour se rendre à Malte ou tout autre pays européen, quand bien même il a dû fuir la Syrie où l’homosexualité est condamnée et subit des violences en Turquie où il s’est réfugié, puisque ce pays, bien que ne condamnant pas l’homosexualité, ne protège pas les personnes homosexuelles » rapporte LDH.
Le titre anglais Mr Gay Syria représente mieux ce qui se joue dans le film à savoir la possibilité pour un jeune Syrien homosexuel réfugié au sein de la petite communauté LGBT syrienne d’Istanbul d’échapper à cette vie sans avenir, en participant à un concours baptisé Mr Gay Syria. Le prix pour le gagnant est un voyage à Malte pour représenter le pays dans le cadre de Mr Gay World. C’est surtout cet aspect que le film développe. On y découvre Husein, qui a dû se marier en Syrie et est, à 24 ans, le papa aimant d’une fillette de quelques années. L’exil en Turquie et la possibilité de vivre son homosexualité au sein de la petite communauté LGBT d’Istambul lui donnent le courage de faire son coming out auprès de sa famille, ce qui a comme double conséquence : le rejet violent par son père et la séparation d’avec sa femme dont il a conscience qu’elle est autant victime que lui de cette situation. Rappelons qu’en raison de son illégalité, il n’y a pas de communautés LGBT en Syrie. Les homosexuels sont poussés dans la clandestinité sociale. En général, la vie sociale est sévèrement limitée en raison de réglementations religieuses strictes et de la surveillance de l’État par la police et les services secrets. La pression sociale pour fonder une famille hétérosexuelle avec enfants est forte et le conjoint est souvent choisi par les parents.
Les moments les plus gais de ce film sont ceux qui voient les candidats au concours s’y préparer, puis on assiste au concours lui-même. Le contraste est très fort entre ces moments où ces hommes vivent librement leur sexualité, leurs désirs, leur rapport aux autres et ce qu’ils ont vécu jusqu’alors et vivent encore, à savoir, la négation de ce qu’ils sont. Cette dimension est particulièrement forte dans le film, qui fait ressentir cette interdiction à vivre ce qu’on est qui équivaut à un suicide social.
La question du visa se pose à partir du moment où Husein, qui a remporté le concours, cherche vainement à se rendre à Malte. Malgré l’aide d’un organisateur de ce concours qui a, lui, eu la chance de pouvoir s’installer en Allemagne, le visa est refusé et Husein est renvoyé à la case départ comme tant d’exilés « non blancs ».
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LDH, 4 avril 2022