« Quelques jours après des propos menaçant du président turc à l’encontre de la Grèce, la ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna, était en déplacement officiel à Ankara, puis à Athènes. La presse grecque se réjouit du fait que la chef de la diplomatie ait réaffirmé le soutien de la France à la Grèce et à Chypre » rapporte Courrier International du 7 septembre 2022.
La ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, se rendait à Athènes, mardi 6 septembre, après avoir effectué, la veille, une visite officielle à Ankara pour rencontrer son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu. Alors que les tensions entre la Grèce et la Turquie regagnent en intensité sur fond de différends territoriaux, le quotidien de centre droit Ta Nea se réjouit du soutien exprimé par la ministre française à l’endroit de la Grèce et de Chypre.
LIRE AUSSI Dispute. Regain de tensions entre la Grèce et la Turquie
S’exprimant depuis la capitale grecque, Catherine Colonna “a rappelé l’accord de défense mutuelle signé entre la Grèce et la France”, écrit le titre d’Athènes, qui cite ensuite les mots de la ministre :
“La France a toujours été du côté de la Grèce – et de Chypre – lorsqu’il le faut et lorsque les atteintes à la souveraineté peuvent faire partie des tentations de pays voisin.”
Il s’agit d’un “message très clair de Paris à la Turquie”, juge Ta Nea. Catherine Colonna avait précédemment fait part des préoccupations de la France à son homologue turc.
Les menaces d’Erdogan
Samedi 3 septembre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait tenu des propos menaçants lors d’un meeting, suggérant une possible intervention militaire : “Votre occupation des îles [de la mer Égée, en face des côtes turques] ne nous lie en rien. Le moment venu, nous ferons le nécessaire. Nous pouvons arriver subitement, dans la nuit”, avait-il déclaré, ajoutant :
“Si vous allez trop loin, le prix à payer sera lourd.”
LIRE AUSSI Décryptage. Pourquoi la Turquie hausse le ton face à la Grèce
La délimitation des frontières entre les deux pays, le statut de la minorité musulmane de Thrace, la militarisation des îles grecques, la question migratoire et les recherches d’hydrocarbures en mer Égée constituent autant de motifs d’une tension continue entre Athènes et Ankara, faisant craindre une escalade militaire.
“La France, je l’ai dit et je le répète, était et sera du côté de la Grèce et de Chypre quand il y a des menaces et des violations de souveraineté par les pays voisins”, a déclaré Catherine Colonna, citée par Ta Nea.
Courrier International, 7 septembre 2022, Photo/Burhan Ozbilici/AP