Un homme a été tué dans une frappe de drone imputée à la Turquie dans le nord de l’Irak, a indiqué vendredi un responsable local du Kurdistan autonome, secteur des opérations turques contre les combattants kurdes turcs du PKK.
L’armée turque confirme épisodiquement ses bombardements en territoire irakien voisin, où elle mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre des positions du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) au Kurdistan autonome d’Irak mais aussi dans la région montagneuse du Sinjar, plus à l’Ouest. En lutte armée contre les autorités turques depuis 1984, le PKK est classé groupe «terroriste» par Ankara et ses alliés occidentaux.
La frappe a eu lieu jeudi soir près d’un petit village mais la victime a été retrouvée vendredi matin, a indiqué à l’AFP Ihsan Chalabi, maire du district de Sidakan, zone montagneuse du Kurdistan irakien, près de la jonction des frontières avec la Turquie et l’Iran. Il a évoqué «une frappe de drone turc contre une voiture», précisant que «le corps appartient à un habitant de la région qui fait partie des Peshmergas», les forces de sécurité locales kurdes.
Lutte contre le PKK
La Turquie a installé depuis 25 ans des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, qui dispose également de bases arrières dans cette région. Début avril, un «haut responsable militaire» issu du PKK a été tué par un drone de l’armée turque ayant visé son véhicule dans la région du Sinjar, selon les services antiterroristes du Kurdistan autonome.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu lundi en Irak. Il n’a pas exclu une visite, sur le chemin du retour, à Erbil, capitale du Kurdistan autonome depuis 1991. La dernière visite officielle de Erdogan en Irak remonte à mars 2011. Alors premier ministre, il avait exhorté les autorités irakiennes à coopérer avec son pays dans la lutte contre le PKK.
En mars, le ministre de la Défense irakien Thabet al-Abassi a exclu «des opérations militaires conjointes» contre le PKK mais souligné que la Turquie et l’Irak «œuvreront à l’installation d’un centre conjoint de coordination des renseignements». Le pouvoir central à Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien ont été accusés de tolérer les activités militaires de la Turquie afin de préserver leurs liens économiques étroits.