Alors que le gouvernement ne parvient toujours pas à endiguer l’inflation, les banques viennent d’annoncer de leur côté que les distributeurs automatiques ne seront désormais plus alimentés en billets de 10 et 20 TL.
Le Petit Journal, le 15 avril 2024, par Pauline Sorain
Aujourd’hui, un billet de 10 TL équivaut à un peu moins de 30 centimes d’euro. Un billet de 20 TL, quant à lui, un peu moins de 60 centimes d’euro (en avril 2020, 20 TL équivalaient à 2,50 euros environ).
Face à l’augmentation constante du coût de la vie et à la dévaluation de la livre turque, le système bancaire s’adapte. Quatre nouveaux billets de banque sur cinq, imprimés récemment par la Banque centrale de la République Turquie, seraient ainsi des billets de 200 TL. Les banques empruntent quant à elles un chemin similaire, puisqu’elles viennent de décider de ne plus alimenter les distributeurs automatiques en billets de 10 et 20 TL.
Une inflation persistante
En Turquie, l’inflation n’est toujours pas contenue. Aujourd’hui, le pays se range derrière l’Argentine, le Liban et le Venezuela avec son taux d’inflation annuel, qui s’élève désormais à plus de 68 %.
Ainsi, s’agissant particulièrement des prix alimentaires, si la tendance globale est à une diminution de l’inflation au sein des pays membres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), ce n’est pas le cas en Turquie. Cette dernière affiche par ailleurs un taux exceptionnellement élevé selon les dernières données de l’organisation.
Pour surmonter cette situation, les ménages turcs ont de plus en plus recours à l’endettement par le biais de l’utilisation de cartes de crédit. Cet endettement des ménages ne cesse de croître, entretenant ainsi la crise économique. Aussi, le gouvernement a commencé à mettre en place des réglementations de façon à limiter autant que possible le recours au crédit bancaire.
Un engrenage dont la Turquie peine à sortir, malgré des prévisions optimistes et les revirements récents de la politique économique du pays.