Alors que la Turquie fait part de son inquiétude au président américain concernant une régionalisation du conflit, Israël prévient que le conflit pourrait durer « quelques mois » supplémentaires. On fait le point sur les dernières actualités du conflit Israël – Hamas.
Le 15 décembre 2023, Ouest-France.
Israël a déclaré la guerre au Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, en riposte à l’attaque sanglante menée sur son sol le 7 octobre par le mouvement islamiste, qui a fait 1 200 morts, en majorité des civils, selon les autorités.
Quelque 240 personnes ont été enlevées en Israël le jour de l’attaque, dont 135, selon l’armée israélienne, sont toujours captives. Elle a annoncé que 116 de ses soldats avaient été tués depuis le début de l’offensive terrestre.
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À Gaza, le nombre de morts approche désormais 18 800, à 70 % des femmes, des enfants et adolescents, tués par les bombardements israéliens, selon le ministère de la Santé du Hamas relayé par l’Agence France-Presse.
L’ONU a averti ce jeudi 14 décembre d’un « effondrement de l’ordre civil » dans la bande de Gaza, plongée dans une profonde crise humanitaire, affirmant que la faim et le désespoir poussent la population à s’emparer de l’aide, qui arrive en quantité très limitée.
On revient ce matin sur les faits marquants de la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 décembre 2023.
Israël prévient que la guerre à Gaza durera « plus que quelques mois »
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a prévenu ce jeudi que la guerre contre le Hamas à Gaza durerait « plus que quelques mois », à l’arrivée du conseiller américain à la sécurité nationale, Jack Sullivan, venu exprimer les inquiétudes de son pays face aux lourdes pertes civiles dans le territoire palestinien assiégé.
« Le Hamas est une organisation terroriste qui s’est construite au cours d’une décennie pour combattre Israël et qui a mis en place des infrastructures souterraines et aériennes qu’il n’est pas facile de détruire. Cela prendra du temps — plus que quelques mois, mais nous vaincrons et nous détruirons » le Hamas, a déclaré Yoav Gallant.
D’après la Maison-Blanche, Jack Sullivan a discuté d’un basculement « dans le futur proche » de l’offensive israélienne vers des « opérations de faible intensité ». Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en exil au Qatar, avait qualifié ce mercredi d’ « illusion » tout plan d’après-guerre qui imaginerait Gaza sans son organisation et les autres « mouvements de résistance ».
Erdoğan alerte Biden sur des répercussions régionales
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a alerté ce jeudi soir le président américain Joe Biden contre les « conséquences régionales et mondiales négatives » du conflit entre Israël et le Hamas palestinien.
« Le retrait du soutien inconditionnel des États-Unis à Israël peut garantir un cessez-le-feu rapide », a insisté Erdoğan. Allié traditionnel de la cause palestinienne, le chef de l’État turc a dénoncé à de nombreuses reprises et en termes virulents les opérations militaires israéliennes sur Gaza et le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël, qualifié d’État « terroriste » et « génocidaire ».
La Maison-Blanche a de son côté évoqué dans un communiqué des échanges sur « l’importance de renforcer l’alliance de l’Otan », notamment via l’adhésion de la Suède, qui doit encore être ratifiée par Ankara. Joe Biden « a réitéré son soutien au droit d’Israël à se défendre » et que les présidents américain et turc ont discuté du « besoin d’offrir une perspective politique aux Palestiniens ».
Paris affirmer maintenir « ses efforts » pour faire sortir des journalistes
La France a exprimé ce jeudi ses « préoccupations sur le lourd tribut » payé par les journalistes dans le conflit entre Israël et le Hamas et a souligné poursuivre ses efforts pour faire sortir de la bande de Gaza les journalistes travaillant avec l’Agence France-Presse. Une quarantaine de journalistes collaborant avec l’AFP et leurs ayants-droit sont bloqués et espèrent sortir de la bande de Gaza.
Le ministère des Affaires étrangères a indiqué travailler sur la question. « Nous maintenons nos efforts s’agissant des employés de l’AFP », a déclaré lors d’une conférence de presse Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère, rappelant qu’il s’agissait « d’une opération complexe ».
« Nous avons travaillé depuis le mois d’octobre à permettre la sortie de la bande de Gaza des Français sur place ainsi que de leurs ayants-droit et nous avons assuré la sortie des agents palestiniens de l’Institut français de Gaza », a-t-il rappelé, ajoutant que Paris avait déjà permis la sortie de 154 personnes au total.
« S’agissant des employés palestiniens des sociétés françaises, d’ONG et ainsi que des personnalités qui nous sont signalées, nous cherchons toujours avec nos partenaires de la région des solutions pour la mise en sécurité hors de la bande de Gaza », a-t-il également ajouté, interrogé par l’AFP.