La Turquie estime que l’implication de l’OTAN dans la guerre en Ukraine risquerait de « conduire à une extension régionale » du conflit.
Le journal du dimanche, le 1 juin 2024, par Maugan Rammbour
Jeudi et vendredi, les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) se sont réunis à Prague, pour discuter du soutien à l’Ukraine. Alors que certains alliés atlantiques ont évoqué la possibilité de répondre à l’intensification des frappes russes sur le territoire ukrainien, la Turquie a fait savoir qu’elle ne voulait pas que l’OTAN participe à la guerre, rapporte franceinfo.
« Nous soutenons la poursuite de l’aide à l’Ukraine et la capacité de l’Ukraine à assurer la dissuasion, mais nous ne voulons pas que l’Otan participe à cette guerre », a déclaré le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, à l’issue de cette réunion informelle. « Soutenir l’Ukraine pour garantir son intégrité territoriale et libérer ses territoires est une chose. Mais l’implication de l’OTAN dans la guerre en est une autre », a-t-il ajouté. Ankara estime en effet que cela risquerait « de conduire à une extension régionale » du conflit, ainsi qu’à « des crises plus importantes ».
L’OTAN prête à répondre « si nécessaire », selon Blinken
Quelques heures auparavant, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les pays membres de l’OTAN étaient prêts à répondre à l’augmentation des attaques menées par la Russie à l’encontre de certains d’entre eux. « Pratiquement chaque pays allié a été victime de l’intensification des attaques hybrides de la Russie », a-t-il souligné devant la presse, à Prague. « Nous savons ce qu’ils sont en train de faire et nous allons répondre, individuellement et collectivement si nécessaire », a-t-il ajouté. En outre, Antony Blinken a indiqué que les États-Unis vont continuer à adapter leur soutien militaire à l’Ukraine.
Jeudi, le président des États-Unis a donné son feu vert pour que l’Ukraine puisse frapper des cibles sur le sol russe avec des armes occidentales, à condition que Kiev limite les bombardements aux zones frontalières de la région ukrainienne de Kharkiv. Joe Biden « a donné pour mission à son équipe de faire en sorte que l’Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de contre-attaquer dans la région de Kharkiv, de manière à riposter lorsque les forces russes les attaquent ou se préparent à les attaquer », a indiqué un responsable américain cité par Le Monde.