Guerre au Soudan: le chef de l’armée accepte la médiation proposée par la Turquie / RFI

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RFI, le 6 janvier 2025

Après avoir facilité un accord initiant un dégel des relations entre la Somalie et l’Éthiopie à la mi-décembre, Ankara offre désormais ses bons offices pour aider le Soudan à régler ses différends avec les Émirats arabes unis. Ce week-end, le chef de l’armée soudanaise, qui accuse Abou Dhabi d’armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), s’est dit favorable à la médiation qu’elle propose.

« L’initiative » d’Ankara pourrait « conduire à la réalisation de la paix au Soudan » qui « a besoin de frères et d’amis comme la Turquie », a déclaré ce week-end le chef de la diplomatie soudanaise, Ali Youssef, après une rencontre entre le général Abdel Fattah al-Burhane, le chef de l’armée soudanaise, et le vice-ministre turc des Affaires étrangères dans la ville de Port-Soudan.

A l’issue de cette réunion, ce dernier a été chargé de « transmettre au président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’accueil favorable des dirigeants soudanais à [son] initiative » lancée à la mi-décembre pour tenter « d’apaiser les différends entre le Soudan et les Émirats arabes unis », accusés de fournir des armes aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) – et de prolonger ainsi la guerre et la souffrance du peuple soudanais. 

« L’un des problèmes est de savoir si la Turquie pourra proposer autre chose qu’un canal de discussion »

Après sa rencontre avec le général al-Burhane, le vice-ministre turc des Affaires étrangères a estimé que des « efforts concertés » seraient nécessaires pour parvenir à la paix au Soudan. À ce propos, la diplomatie turque, bien implantée dans la Corne de l’Afrique, s’est dit prête à mobiliser « d’autres acteurs régionaux pour aider [….] à mettre fin à ce conflit ». 

Reste que cette proposition de médiation de la Turquie pour mettre un terme à la guerre au Soudan soulève une question : quelle est la stratégie d’Ankara pour y parvenir ? « La Turquie est la seule puissance qui soit présente sur le terrain de façon suffisamment sérieuse pour que sa voix porte, décrypte le chercheur et spécialiste de la Turquie Aurélien Denizeau. Les Turcs peuvent proposer aux Émiriens leur bonne connaissance, leur expérience du Soudan, de sa sphère politique, les réseaux diplomatiques qu’ils ont tissés dans ce pays, et faire valoir aux Soudanais leur statut d’acteur moyen-oriental pour essayer de convaincre les Émirats. Sur ce dernier point cependant, les choses s’annoncent compliquées. L’un des problèmes qui va se poser pour Ankara est donc de savoir si elle pourra faire autre chose que proposer un canal de discussion », reprend celui-ci.

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