La Turquie a mis en garde dimanche les “terroristes”, quelques heures après un attentat suicide du PKK qui a fait deux blessés à Ankara.
Le 2 Octobre 2023, paru dans Courriel International.
La Turquie a annoncé, dimanche 1er octobre, avoir procédé à des frappes aériennes sur les rebelles kurdes dans le nord de l’Irak, quelques heures après un attentat suicide revendiqué par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a fait deux blessés à Ankara.
Selon le gouvernement, 20 cibles ont été détruites et de nombreux militants du PKK ont été “neutralisés”.
Le PKK est considéré comme un groupe terroriste en Turquie, dans l’Union européenne, au Royaume-Uni et aux États-Unis, rappelle la BBC. “Les militants kurdes sont soumis à une pression intense de la part des autorités, qui ont emprisonné leurs dirigeants et mené des opérations militaires contre les bases kurdes à l’intérieur de la Turquie et de l’autre côté de la frontière, en Syrie et en Irak”, note toutefois la chaîne britannique.
Mise en garde
À Ankara, après l’attaque survenue “vers 9 h 30 dans le cœur politique de la [capitale] ”, la sécurité a été renforcée aux abords du Parlement, qui se préparait à rouvrir après les vacances d’été, relate Hürriyet Daily News.
Le PKK a déclaré que l’attentat avait été programmé pour coïncider avec la session inaugurale du Parlement, selon ANF News, un média lié au groupe séparatiste cité par le Financial Times.
“Les scélérats qui menacent la paix et la sécurité des citoyens n’ont pas atteint leurs objectifs et ne les atteindront jamais”, a mis en garde le président Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours devant les législateurs.
Le dernier attentat à la bombe dans le pays remontait à moins d’un an, retrace le Financial Times. Il avait fait six morts et des dizaines de blessés dans un quartier commercial d’Istanbul, et la Turquie l’avait attribué à des groupes kurdes affiliés au PKK.
De nombreux responsables étrangers ont apporté dimanche leur soutien à la Turquie. Le président du Conseil européen, Charles Michel, qui s’est dit “choqué”, a fermement condamné “cette lâche tentative d’infliger des blessures et des morts au peuple turc”.
“Frustration”
Parmi les questions “cruciales” à l’ordre du jour du Parlement turc “après une interruption d’environ 2,5 mois”, figurait notamment le vote pour ratifier l’entrée de la Suède à l’Otan, souligne Hürriyet Daily News dans un autre article.
La Turquie a retiré son objection à l’adhésion du pays nordique après la conclusion d’un accord lors du sommet de l’Alliance atlantique à Vilnius, en juillet. “La décision était fondée sur l’engagement de la Suède à ‘soutenir la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme’, comme indiqué dans un protocole d’accord”, retrace le journal.
Dans son discours au Parlement, Recep Tayyip Erdogan a “exprimé sa profonde frustration quant à la manière dont l’Union européenne traite les négociations d’adhésion à long terme de la Turquie”, écrit Hürriyet Daily News. “La Turquie n’attend plus rien de l’Union européenne qui nous fait patienter à sa porte depuis quarante ans”, a affirmé le chef de l’État. “Nous avons tenu toutes les promesses que nous avons faites à l’UE mais eux, ils n’ont tenu presque aucune des leurs” a-t-il dénoncé en ajoutant qu’il ne tolérerait pas “de nouvelles exigences ou conditions au processus d’adhésion” de la Turquie. “S’ils ont l’intention de mettre fin au processus d’adhésion qui n’existe que sur le papier, c’est leur décision”.
“Le processus d’adhésion (de la Turquie), bloqué depuis 2016, a été remis sous les projecteurs après qu’Erdogan a fait de la reprise des pourparlers d’adhésion […] une condition préalable à la ratification de la candidature de la Suède à l’Otan”, explique Hürriyet Daily News.