A Strasbourg et à Mulhouse, la diaspora turque a été invitée à s’exprimer dans les urnes pour le compte du second tour des élections présidentielles. Le taux de participation pourrait dépasser les 53% recueillis lors du premier tour, dans un territoire acquis à la cause du Chef d’état sortant, Recep Tayyip Erdoğan.
53% de taux de participation. En Alsace, la diaspora turque – souvent estimée à 70 000 personnes – s’était déplacée en nombre lors du vote pour le premier tour des élections présidentielles et législatives, qui a eu lieu dans la région, du 27 avril au 9 mai dernier. Elle sera, à priori, encore plus nombreuse à l’issue du second tour, prédit le Consul général, Bekir Sarp Erzi, qui arpente les salles de vote du consulat. Samedi, à l’ouverture des urnes, 10 000 électeurs se sont pressés en un seul jour, le plus haut taux de fréquentation enregistré en une journée lors du cru 2023, selon le Consul général.
En Alsace, Recep Tayyip Erdoğan est arrivé en tête des suffrages au premier tour, à hauteur de 64%, soit un pour cent de plus par rapport aux dernières élections présidentielles de 2018. En Turquie, le « Reis » recueillait 49,94% des voix contre 44,38% pour le candidat d’opposition Kemal Kiliçdaroglu.
Si la plupart des électeurs sont originaires d’Alsace, d’autres viennent de plus loin pour glisser leur vote dans l’urne. De Belfort à Genève (Suisse), en passant par la frontière allemande, certains se sont aussi déplacés en « voyage organisé » depuis Sarreguemines (Moselle) comme Semanur qui a décidé d’accorder sa confiance au Chef d’Etat sortant. « Il a aidé la Turquie à devenir un pays respecté à l’international, personne ne peut rivaliser face à lui ».
Fikret, de Strasbourg, a adressé, quant à lui, son vote à Kemal Kılıçdaroğlu et plaide pour un changement à la tête de son pays, alors qu’Erdogan est au pouvoir depuis 2003 et plébiscité par les Turcs d’Alsace. « Par mon vote, j’espère faire élire un candidat qui apporte plus de justice, de démocratie et de paix ».
Pour accueillir les votants, les deux bureaux de vote alsaciens ont été implantés au consulat de Turquie, à Strasbourg et au gymnase de Nordfeld, à Mulhouse. Alors que dans le Haut-Rhin il a fallu attendre jusqu’à deux heures pour voter, à Strasbourg, « c’est réglé en dix minutes », se rejouit Omer, habitant de Pfaffenhoffen, au nord-ouest d’Haguenau : « On est passés à vingt bureaux de vote pour le second tour, alors que lors du premier, il y en avait pas plus de cinq à six », expliqueBekir Sarp Erzi.
A Strasbourg, les électeurs turcs ont jusqu’au mercredi 24 mai pour faire leur choix. Les votes sont ensuite envoyés et dépouillés en Turquie avant la tenue du second tour dans le pays, dimanche 28 mai.