NICOLAS CHEVIRON, JEAN-FRANÇOIS PEROUSE, Editions François Burin, 2016
Comment ce fils d’un marin de la mer Noire immigré à Istanbul, issu d’une famille modeste, conservatrice et religieuse a-t-il pu gravir les échelons du pouvoir jusqu’au sommet ? Pourquoi s’est-il affirmé comme un partisan d’une modernisation libérale de l’économie en même temps que le promoteur d’un retour aux valeurs traditionnelles ?
Recep Tayyip Erdogan règne sur la Turquie depuis 2003. Dans ce pays qui a connu quatre coups d’État militaires entre 1960 et 1997, aucun homme politique n’a bénéficié d’une telle longévité au sommet de l’État depuis le milieu du xxe siècle. Hormis Mustafa Kemal, nul n’a aussi profondément transformé la Turquie. Or personne n’aurait cru, au début des années 2000, qu’un homme affichant ouvertement son intention de donner à l’islam une place prépondérante parviendrait à s’affranchir de la tutelle des généraux turcs, gardiens sourcilleux de la République laïque fondée par Atatürk.
Jean-François Pérouse et Nicolas Cheviron, qui ont suivi, en Turquie, depuis le début des années 2000, l’ascension du fondateur de l’AKP (le Parti de la justice et du développement) signent la première grande biographie de l’homme qui voulait rompre avec les choix d’Atatürk tout en devenant son égal – le nouveau père de la Turquie.