Les relations entre Berlin et Ankara ne sont pas au beau fixe, et cela faisait même dix ans qu’un président allemand n’était pas allé en Turquie. Mais ce lundi 22 avril, pour célébrer le 100e anniversaire des relations diplomatiques entre l’Allemagne et la Turquie moderne, Frank-Walter Steinmeier a voulu mettre l’accent sur ce qui rapproche les deux pays, à savoir une communauté importante d’origine turque en Allemagne. Avec un symbole gastronomique.
RFI, le 23 avril 2024, par Pascal Thibaut
Un bloc de 60 kg de viande congelée, une de ces broches kebab massives qu’on trouve dans des petits snacks partout en Allemagne. L’avion présidentiel avait ce lundi un bagage inhabituel dans sa soute.
Sept milliards d’euros de chiffre d’affaires par an : le kebab est devenu en quelques décennies un plat national allemand. Inflation oblige, son prix a augmenté. Des jeunes ont même demandé au chancelier Scholz une subvention pour rendre le kebab plus abordable.
La famille du Berlinois d’adoption Arif Keles vend des kebabs depuis près de 40 ans. Ce Germano-Turc fait partie des invités officiels de Frank-Walter Steinmeier et devait servir sa spécialité ce lundi soir lors d’un diner officiel à Istanbul.
À la table prendront place des artistes connus en Allemagne, originaires de Turquie : le PDG de DHL ou le maire de Hanovre. Autant d’exemples connus de la première communauté d’origine étrangère.
Frank-Walter Steinmeier s’est rendu à la gare d’Istanbul, d’où de nombreux migrants sont partis pour l’Allemagne dans les années 1960.
Ce n’est que mercredi que le président allemand rencontrera son homologue Recep Tayyip Erdogan, avec lequel les relations sont tendues.
Frank-Walter Steinmeier a symboliquement débuté son déplacement par une rencontre avec le maire d’Istanbul, le responsable le plus connu de l’opposition. Ekrem Imamoglu a regretté que les relations de son pays avec l’Allemagne et l’Union européenne soient actuellement « si mauvaises ».