Sagiv Jehezkel et Eden Karzev sont les seuls Israéliens du championnat de football turc.
Le 16 janvier 2024, Maxime Birken, Huffington Post
Tout perdre ou presque, à cause d’une inscription sur un bandage ou pour un post Instagram. C’est ce que risquent de vivre en Turquie deux footballeurs israéliens, Sagiv Jehezkel et Eden Karzev pour avoir affiché leur soutien aux otages du Hamas.
Les deux hommes, évoluant en première division du championnat turque, sont actuellement dans une situation délicate et l’un d’eux doit prochainement être jugé, après avoir été accusé d’incitation à la hainepour avoir marqué son soutien aux otages du mouvement islamiste palestinien dimanche, à l’occasion du 100e jour de conflit entre Israël et le Hamas.
« 100 jours. 07 /10 »
Il y a d’abord le cas de Sagiv Jehezkel. Footballeur de 28 ans, il a été relâché ce lundi 15 janvier par les autorités turques et a rejoint Israël dans la foulée. Il avait été arrêté la veille au soir, à l’issue d’un match avec son équipe d’Antalya. À la 68e minute de jeu contre Trabzonspor, Sagiv Jehezkel avait inscrit le but de l’égalisation.
Le moment idéal, selon lui, pour partager une pensée pour les nombreux otages du Hamas palestinien qui attendent toujours leur libération après 100 jours de captivité. Le joueur avait donc montré son poignet gauche à la caméra : sur un bandage, on pouvait y lire l’inscription en anglais « 100 jours. 07 /10 ».
Comme le rapporte la BBC, son geste a provoqué une réaction immédiate de la Turquie, qui a ouvert une enquête pour « incitation publique à la haine et à l’hostilité ».
Pourtant, le joueur s’était tout de suite défendu devant la police : « Je n’ai jamais manqué de respect à qui que ce soit depuis que je suis en Turquie. Je veux que la guerre s’arrête », s’est-il défendu d’après la chaîne de télévision privée NTV, qui affirme avoir eu accès au contenu de son interrogatoire par la police.
Un club proche du pouvoir turc
L’autre joueur israélien du championnat turc, Eden Karzev, 23 ans, est quant à lui préservé de poursuites judiciaires à ce stade, mais il fait déjà l’objet d’une enquête disciplinaire de la part de son club Basaksehir, connu pour sa proximité avec la présidence turque comme le note l’AFP.
Eden Karzev a partagé dimanche une publication en story Instagram pour demander la libération immédiate des otages : « 100 – Ramenez-les à la maison MAINTENANT ». Le joueur israélien est donc accusé par son club d’avoir « violé les instructions disciplinaires en publiant sur son compte personnel (…) un message qui contredit les sensibilités de notre pays », comme le rapporte NTV.