Plus de 150 points de contrôle ont été déployés au cours des dernières semaines dans le pays, dans le cadre d’un projet visant à freiner l’immigration clandestine.
COURRIER INTERNATIONAL, 4/10/2023
Alors que l’hostilité à l’égard des réfugiés ne cesse de prendre de l’ampleur en Turquie, sur fond de nouvelles vagues d’immigration venues notamment d’Afghanistan et de crise économique aiguë, les autorités ont annoncé de nouvelles mesures destinées à lutter contre l’immigration illégale.
Le ministère de l’Intérieur a ainsi annoncé que les “points de contrôle des migrations mobiles” seraient étendus à l’ensemble du pays, rapporte le quotidien islamo-nationaliste Yeni Safak.
Ces “check-points” érigés à l’intérieur d’une ville, sur une place ou au détour d’une rue, devraient permettre aux policiers d’arrêter des “suspects” pour les conduire dans un bus spécial, où des traducteurs et des fonctionnaires de la direction des migrations pourront procéder au contrôle biométrique des individus et à la vérification de leurs documents de séjour.
Plus de 40 000 expulsions
“Nous avons mené ce projet pilote durant les neuf dernières semaines à Istanbul sans rencontrer le moindre problème”, s’est félicité le ministre de l’Intérieur, cité par le quotidien, soulignant que les personnes ainsi appréhendées étaient majoritairement originaires d’Afghanistan [contrairement à de nombreux pays, la Turquie pratique le renvoi des réfugiés vers l’Afghanistan, pourtant tombé dans l’escarcelle des talibans en août 2021], du Pakistan, d’Ouzbékistan et d’Iran.
Avec déjà 153 points de contrôle mobiles installés, ce système va progressivement être déployé dans tout le pays à partir de décembre prochain. Le durcissement des contrôles vise aussi à inciter les personnes dont le visa ou le permis de séjour a expiré à quitter le pays.
Entre le 1er juin et le 22 septembre, les services du ministère ont ainsi appréhendé 97 363 personnes en situation illégale et procédé à l’expulsion de 42 875 d’entre elles, indique Yeni Safak.
La Turquie a, en parallèle, fait part de sa volonté de coopérer plus étroitement avec ses voisins grec et bulgare, avec lesquels elle partage ses frontières occidentales. Le ministre de l’Intérieur bulgare attend ainsi le 10 octobre pour discuter des modalités de cette coopération renforcée, souligne le quotidien turc.