Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a été reçu ce mardi 5 mars à Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Une rencontre consacrée en priorité aux efforts pour accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire aux habitants de Gaza, alors que la Turquie cherche un moyen d’envoyer de l’aide à l’enclave palestinienne sans en passer par Israël.
RFI, le 6 mars 2024 par Anne Andlauer
Alors que la famine menace les Gazaouis et qu’Israël continue de limiter drastiquement l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne assiégée, la Turquie plaide pour un mécanisme qui se passerait des autorisations israéliennes.
Ces derniers jours, le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, a assuré que plusieurs pays – le sien et d’autres qu’il n’a pas cités – étaient prêts à agir « unilatéralement » pour acheminer l’aide sans se coordonner avec les autorités de Tel-Aviv.
À l’issue de sa rencontre avec Mahmoud Abbas, le président turc Erdogan n’a pas directement évoqué ces efforts. Mais il a redit en des termes clairs le soutien de son pays aux Palestiniens face à ce qu’il a qualifié de « génocide évident ».
« Deux millions trois cent mille Palestiniens sont privés d’accès aux besoins essentiels. Israël ne massacre pas seulement de manière sauvage le peuple de Gaza par la faim et la soif, il le fait aussi en faisant tomber des bombes sur des innocents. Depuis 150 jours, nous sommes témoins de l’une des plus grandes barbaries du siècle », a-t-il expliqué.
Un mécanisme d’aide unilatéral aux Palestiniens nécessiterait le feu vert de l’Égypte, qui contrôle le poste-frontière de Rafah, le seul point de passage terrestre pour l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Recep Tayyip Erdogan s’est rendu au Caire le mois dernier pour la première fois depuis plus d’une décennie.