Le Figaro, 10 Juin 2021, image: MaxPPP/EPA/Maxim Shipenkov
Le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi 10 juin qu’il allait rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan «juste avant» le sommet de l’Otan qui doit débuter lundi 14 juin, alors que les deux pays ont multiplié les contentieux ces derniers mois.
«Quand on est membres de la même organisation, on ne peut pas décider de prendre des équipements qui ne permettent pas d’interopérabilité, on ne peut pas décider de mener des opérations unilatérales qui sont contraires aux intérêts des coalitions qu’on a bâties», a précisé Emmanuel Macron, souhaitant «une clarification» avec la Turquie sur le sujet. Selon l’entourage de la présidence française, la rencontre se tiendra à Bruxelles où le sommet doit débuter lundi après-midi, sans préciser l’horaire exact de l’entrevue.
Emmanuel Macron a plus largement appelé l’Otan à une «réorganisation stratégique» et à «poser un cadre clair des relations entre alliés», pointant des «incohérences» qui n’ont pas été «réglées». Le sommet de l’Otan devrait être centré sur les questions de sécurité sur le continent européen, dans un contexte d’incertitudes autour de la pérennité de l’institution qu’Emmanuel Macron avait jugée il y a 18 mois «en état de mort cérébrale».
Des relations dégradées
La France et la Turquie qui font toutes deux partie de l’Otan ont affiché des positions antagonistes sur nombre de sujets au sein de l’Alliance atlantique, qui se sont notamment cristallisées en Méditerranée orientale où Paris a soutenu Athènes face aux ambitions gazières d’Ankara et où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020. Les relations entre les deux pays se sont aussi fortement dégradées en raison de désaccords sur la Syrie, la Libye et plus récemment sur le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie au Nagorny Karabakh.
En octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait mis en cause la «santé mentale» de son homologue français Emmanuel Macron, l’accusant de mener une «campagne de haine» contre l’islam, parce qu’il avait défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet et pour son discours contre le «séparatisme» islamiste en France.