Le président sortant, Recep Tayyip Erdogan, et le principal candidat de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, enchaînent les meetings de campagne à travers le pays. Par Angèle Pierre dans Le Monde du 2 mai 2023.
A douze jours des élections du 14 mai, les deux principaux candidats à la présidentielle sillonnent la Turquie pour galvaniser leurs partisans et convaincre les nombreux indécis. Le président Recep Tayyip Erdogan, candidat pour un troisième mandat consécutif, était dans la capitale, Ankara, dimanche 30 avril. Il est apparu les yeux cernés mais en bonne forme, après avoir dû suspendre sa campagne pour cause de grippe intestinale. La santé du président de 69 ans, contraint d’interrompre une intervention télévisée en direct le 25 avril, a fait l’objet de toutes les spéculations la semaine dernière.
« Sous la direction de [Kemal] Kiliçdaroglu [le candidat de la coalition d’opposition] et de ses acolytes, le CHP [Parti républicain du peuple, gauche républicaine et nationaliste] est devenu le fer de lance des organisations de marginaux, des défenseurs des LGBT, des mondialistes et de ceux qui tentent d’attiser le sectarisme », a-t-il lancédevant ses partisans venus l’écouter en masse dans le Jardin de la nation.
Le candidat de la « table des six », Kemal Kiliçdaroglu, s’est, lui, rendu à Izmir, un bastion de son parti, le CHP. « Cinq millions trois cent mille jeunes vont se rendre aux urnes pour voter pour la première fois. Ils pourront dire à leurs enfants : “Je me suis rendu aux urnes et j’ai renversé un régime autoritaire” », a-t-il lancé sur la scène, accompagné des dirigeants des cinq autres partis de la coalition et des maires d’Istanbul et d’Ankara.
Aucun débat télévisé n’est prévu entre les candidats et chacun mobilise les outils à sa disposition. M. Erdogan met en avant le développement de l’industrie de la défense, présentée lors des événements du festival grand public Teknofest, à Istanbul, du 27 avril au 1er mai. Il a également rapporté, dimanche, que ses services de renseignement avaient « neutralisé » le chef de l’organisation Etat islamique dans le nord de la Syrie. M. Kiliçdaroglu a, quant à lui, investi les réseaux sociaux, où il publie de courtes vidéos thématiques sur les questions sociétales les plus brûlantes.