La Russie a abattu mardi un drone américain au-dessus de la mer Noire. Les États-Unis aimeraient le récupérer mais le détroit des Dardanelles est fermé depuis le début de la guerre. La Turquie serait prête à le rouvrir, rapporte La voix du nord du 16 mars 2023.
La provocation de trop ? La Russie a détruit mardi un drone américain Reaper MQ-9 dans les eaux internationales de la mer Noire au cours d’une manœuvre dangereuse de la part de l’un de ses avions de chasse. Moscou a admis l’interception de l’appareil par ses avions de chasse mais a démenti tout contact qui aurait mené au crash. L’armée américaine a répondu en publiant la vidéo de l’incident, sur laquelle on voit le chasseur russe toucher une hélice du drone.
La Russie a aussi annoncé vouloir repêcher l’épave du drone américain. Du côté de Washington, le général Mark Milley n’a pas écarté une tentative américaine, mais l’opération serait difficile. « Nous n’avons aucun navire en mer Noire en ce moment » et le drone s’est probablement brisé et a coulé dans une zone profonde de 1 200 à 1 500 mètres, a affirmé le chef d’état-major américain.
« Prête à laisser passer des navires »
Mais les États-Unis pourraient compter sur l’aide de la Turquie. Depuis le 28 février 2022, Ankara interdit le passage du Bosphore et du détroit des Dardanelles à tous les bâtiments de guerre, en vertu de la Convention de Montreux, signée en 1936. Son déclenchement au début de la guerre en Ukraine avait été décidé « de manière à empêcher l’escalade de la crise », avait justifié le chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan.
Mercredi, le ministre de la défense turc Hulusi Akar a déclaré que « la Turquie est prête à laisser passer des navires de guerre américains à travers le Bosphore après l’incident » entre le drone et le chasseur. La décision n’a pas encore été prise mais le sujet serait donc sur la table. Ce qui constitue déjà un désaveu pour la Russie, dont les navires en mer Noire lancent régulièrement des missiles sur les villes d’Ukraine.
Nombreux navires en Méditerranée
Le traité de Montreux garantit la libre circulation sur ces deux voies, mais accorde à la Turquie (article 19) le droit de bloquer les navires de guerre dans le détroit en temps de conflit, sauf s’ils doivent regagner leurs bases et sauf si elle se sent menacée. Ce texte s’applique non seulement aux belligérants mais à tous.
Selon la Marine italienne, il n’y a jamais eu autant de navires russes en Méditerranée. « Quinze navires et trois sous-marins » étaient ainsi présents au début de l’année. Du côté des États-Unis, la sixième flotte américaine, basée à Naples, compterait une quarantaine de navires.